Le réseau social des délinquants sexuels

Le réseau social des délinquants sexuels Version PDF (11Ko)

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Vol. 2 No. 5
Septembre 1997

Question

Les délinquants sexuels connaissent-ils d'autres délinquants sexuels?

Contexte

Il est bien connu que les criminels sont susceptibles de connaître d'autres personnes, que ce soit des amis ou des membres de la famille, qui se livrent à des activités criminelles. D'ordinaire, les gens se lient avec des personnes du même milieu qu'eux et qui ont des valeurs semblables, et les criminels n'y font pas exception. On a tendance à croire que les délinquants favorisent le comportement criminel en faisant preuve de tolérance à l'égard du crime, en fournissant de l'information sur la façon de commettre des crimes et en participant directement à des actes criminels. Par opposition, les délinquants sexuels sont souvent vus comme des solitaires qui commettent seuls leurs crimes. Cependant, comme il existe des regroupements de personnes s'adonnant à des activités sexuelles déviantes, p. ex. les groupes de violeurs et les organisa-tions de pédophiles, il est justifié de mener des recherches plus approfondies.

Méthode

Un questionnaire normalisé a été distribué aux groupes suivants : a) 126 délinquants sexuels qui ont été con-damnés et qui ont admis avoir commis au moins une infraction d'ordre sexuel; b) 49 délinquants sexuels ayant déclaré l'être, mais qui n'ont jamais été accusés ni condamnés; c) 42 délinquants autres que sexuels; d) 85 personnes respectueu-ses des lois. Tous les participants étaient des adultes de sexe masculin choisis dans les établissements correctionnels ou des collectivités de cinq provinces. Le questionnaire (comportant dix questions) visait à déterminer si ces hommes connaissaient, parmi leurs amis, leur famille ou leurs connaissances, des gens qui avaient eu des relations sexuelles avec des enfants (pédophilie) ou avaient forcé une femme adulte à avoir des relations sexuelles avec eux (viol).

Réponse

Les délinquants sexuels ont dit connaître un nombre beaucoup plus élevé d'amis, de membres de leur famille et de connaissances ayant commis des infractions d'ordre sexuel que le groupe de non-délinquants. Les associations entre délinquants semblent s'établir en fonction du genre de crimes commis, c'est-à-dire que les pédophiles connais-saient d'autres pédophiles et que les violeurs connaissaient d'autres violeurs. En moyenne, les pédophiles condamnés ont dit avoir, au moment de l'étude, un ou deux amis qui étaient également pédophiles, alors que presque aucun des non-délinquants et que seuls quelques-uns des délinquants autres que sexuels ont dit avoir de tels amis.

Cette étude ne visait cependant pas à déterminer si les délinquants sexuels s'étaient rencontrés avant ou après la perpétration de leur crime. Il se peut que certains aient été des amis de longue date et que d'autres aient fait connaissance en prison. Comme les délinquants sexuels ont répondu que de nombreux membres de leur famille étaient également des délinquants sexuels, il est peu probable que tous les liens qu'ils ont établis avec d'autres délinquants sexuels l'aient été après leur entrée dans le système de justice pénale.

Incidences sur les politiques

  1. L'évaluation des délinquants sexuels devrait indiquer s'ils ont des amis ou de la famille susceptibles d'appuyer leurs activités criminelles.
  2. Le traitement des délinquants sexuels devrait tenir compte de la possibilité que leurs pairs exercent une mau-vaise influence sur eux.
  3. Il faudrait interdire aux délinquants sexuels participant à un programme de traitement en groupe d'entretenir des liens entre eux à l'extérieur du groupe jusqu'à ce qu'ils aient intégré les valeurs prosociales enseignées dans le cadre du programme.

Source

Pour de plus amples renseignements

James Bonta, Ph.D.
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