Étude Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur : trajectoires de la délinquance des jeunes à risque

Étude Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur : trajectoires de la délinquance des jeunes à risque Version PDF (2,1 Mo)

ISSN: 978-1-100-97100-1

Table des matières

Rapport de recherche 2011-03

Wendy CraigFootnote 1

Kelly PetrunkaFootnote 2

Shahriar KhanFootnote 2a

Sommaire

Bon nombre d'études sur la délinquance juvénile menées au cours des vingt dernières années ont porté sur des délinquants juvéniles âgés ayant commis des crimes graves et violents. Les délinquants plus jeunes ont été peu étudiés, en partie parce qu'ils sont relativement peu nombreux et ne présentent souvent pas une menace immédiate. La compréhension des trajectoires de la délinquance à un jeune âge et des facteurs de risque et de protection liés ces trajectoires peut orienter l'évaluation précoce des risques et l'élaboration de programmes ciblés de prévention et d'intervention. Les objectifs de ce projet d'étude consistaient justement à cerner les trajectoires précoces de la délinquance chez des garçons et des filles âgés de 8 ans (3e année), de 11 ans (6e année) et de 14 ans (9e année) à partir d'un échantillon longitudinal de jeunes considérés à risque à partir de sources multiples. Ce projet visait aussi à évaluer les facteurs de risque et de protection qui peuvent influer sur la probabilité que les jeunes affichent des comportements criminels à l'adolescence; et à déterminer si les jeunes engagés dans les trajectoires de délinquance étudiées diffèrent grandement des autres dans leur expérience de la délinquance, leurs démêlés avec le système de justice pénale, leurs problèmes émotionnels et comportementaux, les mauvais traitements subis, leur fonctionnement à l'école et leurs comportements à l'égard de la santé et des risques connexes. Par ailleurs, cette étude estime également les coûts de chaque trajectoire de délinquance en lien avec l'utilisation des ressources du gouvernement : justice pénale, orthopédagogie, santé et services sociaux et aide sociale.

Afin de répondre à ces questions de recherche, les données issues de l'étude Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur ont été analysées. Cette étude a suivi 842 enfants vivant dans cinq collectivités défavorisées de l'Ontario. Les mêmes enfants ont été évalués en 3e, 6e et 9e années, à l'aide de mesures largement appuyées de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ). Trois sources d'information clé ont été utilisées pour évaluer la délinquance chez les enfants, soit les parents, les enseignants et les autoévaluations effectuées par les jeunes. En 3e année, le degré de délinquance affiché par les jeunes a été évalué par leurs enseignants. En 6e année, les enfants étaient évalués par leurs parents, leurs enseignants et eux-mêmes. En 9e année, ils étaient évalués par leurs parents et eux-mêmes. En plus de ce qui précède, quand les enfants étaient en 3e année, 31 facteurs de risque et 17 facteurs de protection ont été analysés. Rendu en 9e année, 41 mesures de résultats dans les domaines suivants ont été examinées : problèmes émotionnels et comportementaux, problèmes de délinquance, mauvais traitements, démêlés avec le système de justice pénale, fonctionnement à l'école, santé et comportements à risque pour la santé. Enfin, les coûts nécessaires pour chaque participant dans les domaines de la justice pénale, de l'orthopédagogie, des services de santé et sociaux et de l'aide sociale ont été estimés.

Les études sur les trajectoires de la délinquance distinguent trois catégories principales de délinquance chez les enfants et les jeunes : la catégorie à faible délinquance, la catégorie à forte délinquance et la catégorie de ceux qui renoncent à la délinquance. Dans la présente recherche, les analyses des trajectoires effectuées ont révélé qu'il existait six différents groupes de trajectoires menant vers la délinquance. Deux groupes d'enfants n'ont connu qu'un faible taux de délinquance au fil du temps (les groupes la plus faible délinquance et à la deuxième plus faible délinquance). Deux autres groupes de trajectoires suivaient la même tendance vers une diminution de la délinquance au fil du temps : les enfants du groupe des renonciateurs modérés présentaient un taux de délinquance modéré en 3e année et un taux de délinquance faible en 6e et 9e années; et les enfants du groupe des grands renonciateurs présentaient le taux de délinquance déclarée le plus élevé en 3e année suivi par une diminution marquée de ce taux en 6e et 9e années. Les enfants du cinquième groupe de trajectoire, c'est-à-dire le groupe en escalade, avaient un taux de délinquance déclarée très faible en 3e année, mais ce taux augmentait grandement au fil du temps. En 9e année, les enfants de ce groupe avaient le deuxième taux de délinquance le plus élevé. Dans le dernier groupe, c'est-à-dire le groupe à forte délinquance, les enfants avaient un taux modéré de délinquance déclarée en 3e année et atteignaient le taux le plus élevé en 6e et 9e années parmi tous les groupes de trajectoires.

Les enfants à risque de délinquance (c'est-à-dire ceux des groupes de trajectoires suivants : à forte délinquance, en escalade, des renonciateurs modérés et des grands renonciateurs) ont obtenu des notes beaucoup plus élevées pour 17 des 31 facteurs de risque liés aux caractéristiques individuelles, à la famille, aux pairs et au quartier. Par exemple, les enfants de ces quatre groupes de trajectoires affichaient en plus grand nombre des comportements hyperactifs, oppositionnels avec provocation et agressifs physiquement; parmi les facteurs de risque familiaux, on retrouvait la monoparentalité, le faible niveau de scolarité des parents, les logements sociaux et les pratiques parentales hostiles et inefficaces. Les résultats montrent qu'il est nécessaire de créer d'autres outils d'évaluation et d'améliorer les outils existants afin d'inclure ces facteurs de risque liés à la délinquance. En 9e année, les enfants des groupes à forte délinquance et en escalade présentaient également beaucoup plus de problèmes que les enfants des autres groupes dans les secteurs suivants : émotion et comportement, santé, criminalité et fonctionnement à l'école. La détermination précoce de ces problèmes à l'école et la participation à des programmes d'enseignement spéciaux à un jeune âge pourraient avoir grandement réduit ces résultats négatifs en 9e année.

Enfin, les analyses économiques ont montré que les jeunes des groupes à forte délinquance, en escalade, des renonciateurs modérés et des grands renonciateurs coûtent cher; par exemple, environ 80 % des coûts estimatifs pour la société (pour l'utilisation, par exemple, des ressources publiques dans les domaines de la justice pénale, de l'orthopédagogie, des soins de santé et de services sociaux et de l'aide sociale) étaient engagés pour les jeunes de ces quatre groupes, qui ne représentent pourtant que 18 % de l'échantillon. De plus, 80 % des coûts estimatifs liés au système de justice pénale étaient engagés pour les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade.

Les constatations issues de la présente étude permettent de tirer certaines conclusions clés. Premièrement, il existe des indicateurs précoces montrant qu'un jeune, dans son développement, se dirige vers une trajectoire de délinquance. Les facteurs de risque liés à la délinquance (p. ex. les problèmes d'inattention et d'hyperactivité, les troubles oppositionnels avec provocation, le piètre fonctionnement familial ou une mère adolescente) peuvent être relevés aussi tôt qu'à la 3e année scolaire et orienter l'application d'un outil d'évaluation ou de dépistage pour les enfants et les jeunes à risque d'être délinquants. Deuxièmement, le jeune ne décide pas du jour au lendemain d'afficher des comportements délinquants; cela se fait au fil du temps et, sans intervention, les problèmes s'accumulent et ils peuvent déjà être rendus graves en 9e année. Troisièmement, investir dans la prévention, notamment par le soutien à l'enseignement, peut réduire les coûts liés à la justice pénale et à la délinquance. Les groupes les plus à risque (à forte délinquance et en escalade) d'afficher des comportements délinquants étaient responsables de la majorité des coûts estimatifs engagés pour les interventions réactives (p. ex. justice pénale, soins de santé et services sociaux, aide sociale) mais non des coûts engagés pour la prévention (p. ex. l'orthopédagogie). Plus précisément, les groupes à forte délinquance et en escalade comptaient pour 46 % des coûts engagés pour les interventions réactives, comparativement à 32 % pour les deux groupes de renonciateurs et à 22 % pour les jeunes des deux groupes à la plus faible délinquance. Sur le plan de la prévention, les groupes à forte délinquance et en escalade comptaient pour 38 % des coûts, comparativement à 44 % pour les deux groupes de renonciateurs et à 18 % pour les deux groupes à la plus faible délinquance.

Même si d'autres recherches devraient être menées afin de mieux comprendre la trajectoire de la délinquance chez les filles, celles à risque de délinquance semblent nécessiter davantage de soutien. Bien que les filles à risque élevé d'afficher des comportements délinquants étaient peu nombreuses dans notre échantillon, certains facteurs préliminaires découlant de cette étude montrent qu'elles sont plus à risque de faire face à des problèmes (problèmes émotionnels, amis délinquants, démêlés avec les services de police), et les coûts estimatifs associés à leurs problèmes pourraient être plus élevés que pour les garçons parce qu'en plus d'avoir des démêlés avec le système de justice pénale, elles ont davantage recours au système de santé.

Introduction

La délinquance est l'un des comportements problématiques les plus répandus chez les jeunes Canadiens. Selon Statistique Canada (Savoie, 2006), plus du tiers des jeunes ont été impliqués dans un type quelconque de comportement délinquant avant l'âge de 15 ans, et la délinquance durant l'enfance est un signe précurseur de violence tout au long de la vie. Bien que la délinquance s'exprime par des comportements très divers, dont la majorité n'est pas signalée à la police, environ 5 % des jeunes Canadiens ont été inculpés pour avoir enfreint une loi fédérale (Savoie, 2006). Les comportements délinquants chez les enfants (c'est-à-dire avant l'âge de dix ans) ont été liés à des problèmes psychologiques, émotionnels, de santé, sociaux, scolaires, professionnels, puis à des comportements criminels ultérieurs (Boyd et coll., 2005; Lacourse, Nagin, Tremblay, Vitaro et Claes, 2003). Tous les jeunes affichant des comportements délinquants précoces ne commettent pas forcément des infractions graves par la suite. L'accroissement du volume des connaissances entourant la science de la prévention développementale permet de déterminer les facteurs de risque liés à la délinquance, d'élaborer des procédures de dépistage pour identifier les enfants à risque de délinquance, et de mettre en œuvre des interventions préventives en vue de modifier les facteurs de risque liés à la délinquance et de diminuer la probabilité qu'un enfant affiche un comportement antisocial. Dans ce rapport, nous examinons les trajectoires développementales de la délinquance ainsi que les corrélats et les résultats individuels, familiaux, scolaires et en lien avec les pairs afin d'orienter la prévention de la délinquance. Nous présentons également une analyse économique des coûts engagés pour les jeunes qui empruntent une trajectoire précoce associée aux comportements délinquants.

Origine des comportements délinquants

Plusieurs études ont eu recours à l'analyse des trajectoires pour distinguer les modèles individuels de comportements délinquants de l'enfance à l'adolescence (p. ex. Hoeve, Blokland, Dubas, Loeber, Gerris et Van Der Lann, 2008; Schonberg et Shaw, 2007; Wiesner et Windle, 2006). Plusieurs thèmes importants ressortent de l'examen de ces études. Tout d'abord, en moyenne, de trois à six groupes de comportements délinquants sont relevés par la méthode d'examen des trajectoires. Bien qu'elles sont nommées différemment, trois trajectoires sont constamment relevées : le groupe des jeunes à faible délinquance (groupe qui représente la majorité des jeunes; les jeunes affichent rarement un comportement délinquant), le groupe des jeunes à forte délinquance (groupe qui représente une faible minorité de jeunes; les jeunes affichent très tôt un niveau élevé de comportements délinquants et la situation tend à s'aggraver au fil du temps) et le groupe des jeunes renonciateurs (groupe qui représente une minorité de jeunes; au départ, les jeunes affichent un niveau élevé de comportements délinquants mais les comportements s'améliorent au fil du temps). Dans les études où plus de trois trajectoires ont été relevées, ces trois groupes sont généralement divisés en sous-groupes. Par exemple, Lacourse, Côté, Nagin, Vitaro, Brendgen et Tremblay (2002) ont relevé six trajectoires incluant les trois précédentes ainsi que ces trois suivantes : faible augmentation, faible diminution et diminution modérée de l'activité criminelle. L'autre aspect constamment soulevé dans les différentes études est qu'à la fin de l'adolescence, et ce peu importe leur trajectoire, la plupart des jeunes affichent de moins en moins de comportements délinquants.

Les différentes méthodologies utilisées dans le cadre de ces études peuvent expliquer certains des écarts observés dans les résultats. Premièrement, même si toutes les études incluaient des mesures d'autoévaluation par les jeunes, certaines tenaient également compte des rapports des tribunaux (Hoeve et coll., 2008) et des cotes attribuées par les enseignants et les parents (Lacourse et coll., 2002). Deuxièmement, la région faisant l'objet de l'examen variait d'une étude à l'autre; par exemple, certaines études portaient sur des jeunes de régions urbaines des États-Unis (Hoeve et coll., 2008) ou de régions urbaines de jeunes Canadiens français (Lacourse et coll., 2002). Troisièmement, l'âge des participants variait d'une étude à l'autre, et les études portaient principalement sur des élèves plus âgés. Quatrièmement, sauf quelques exceptions, les études ne se penchaient que sur les garçons. Bien qu'il y ait moins de filles que de garçons qui présentent des degrés élevés de comportements problématiques, les filles qui affichent très jeunes des comportements antisociaux et qui poursuivent dans cette voie font face à des problèmes de santé mentale dont la gravité est équivalente à celle des garçons (Odgers et coll., 2008). Or, il existe peu de données sur les trajectoires de la délinquance chez les filles. Cinquièmement, certaines études partent d'un concept très général de la délinquance et se penchent sur l'extériorisation des comportements (c'est-à-dire les agissements problématiques, la violence physique, le comportement oppositionnel et l'hyperactivité) et non sur la délinquance comme telle (définie comme étant la violation du Code criminel). Sixièmement, le nombre d'évaluations effectuées et le moment où elles l'ont été pour relever les différentes trajectoires variaient d'une étude à l'autre. Ainsi, les différences dans la forme et le nombre de trajectoires peuvent s'expliquer en partie par la définition que prend la délinquance et par le cadre méthodologique. Malgré ces différences, l'identification d'au moins trois trajectoires communes à travers les différentes populations et cultures renforce la fiabilité des résultats qui établissent l'existence de trois trajectoires principales de délinquance.

Facteurs de risque et de protection

L'identification des trajectoires de la délinquance permet de comprendre la façon dont le comportement évolue en fonction de l'âge, du sexe et d'autres facteurs de risque. Il existe deux types de facteurs de risque, généralement définis comme étant les facteurs statiques et les facteurs dynamiques. Les facteurs de risque statiques ont trait aux variables historiques qui ne changent pas tels que l'âge de la première infraction et les antécédents criminels. Quant aux facteurs de risque dynamiques, ils peuvent être modifiés (Andrews et Bonta, 1998). Dans le domaine de la prévention et de l'intervention, les facteurs de risque les plus utiles à déterminer sont les facteurs dynamiques car ils peuvent se modifier. L'identification des facteurs de risque et de protection liés à l'individu, à la famille, aux pairs et à la collectivité dans chacune des trajectoires peut fournir une orientation précise en vue de l'élaboration des programmes de prévention et d'intervention.

Les facteurs de risque et de protection découlant de la personne et de son environnement influencent sur le comportement délinquant. Les facteurs de risque incitent la personne à adopter des comportements problématiques tandis que les facteurs de protection atténuent ce risque. Les facteurs de protection sont généralement des influences qui modifient ou améliorent la réaction d'une personne à certaines conditions environnementales risquées qui pourraient l'amener à adopter un comportement inadapté. Rutter (1986) souligne ce qui suit : (1) les facteurs de protection ne sont pas nécessairement liés à des expériences positives; (2) les facteurs de protection ne peuvent être relevés que chez les personnes à risque élevé; et (3) les facteurs de protection peuvent ne pas être associés à l'environnement et faire plutôt partie du patrimoine biologique de la personne. Il ne faut pas croire que les facteurs de protection représentent l'envers des facteurs de risque. Les facteurs de protection sont à l'œuvre quand les conditions sont risquées. En d'autres mots, les facteurs de protection servent à prévenir la délinquance dans des conditions à risque élevé ou chez les personnes à risque élevé.

Que ce soit pendant une période donnée ou au fil du temps, l'effet des facteurs de risque et de protection est cumulatif. À un moment précis, les enfants sont plus à risque d'afficher des comportements liés à la délinquance juvénile s'ils font face à de multiples facteurs de risque (Lerner, 1996). Avec le temps, les conséquences des facteurs individuels s'accumulent progressivement (continuité cumulative) ainsi que les réactions qu'ils suscitent dans le cadre des interactions sociales (continuité interactionnelle). Dans ce cadre développemental, la connaissance des phases et des transitions de vie aide à comprendre le comportement puisque ces étapes représentent soit des crises ou des défis qui engendrent des tensions et qui peuvent nuire au développement ou révéler des ressources et des opportunités (Lerner, 1996). Dans les études développementales, autant la stabilité que l'évolution du comportement sont pris en considération. La difficulté est d'expliquer l'apparition des comportements antisociaux et délinquants et l'évolution de leur forme et de leur fréquence au cours du développement.

Les corrélats de la délinquance juvénile sont semblables chez les garçons et les filles. Cependant, la mesure dans laquelle les résultats de l'extériorisation précoce des problèmes sont pareils pour les deux sexes demeure incertaine. Les trajectoires développementales des filles agressives peuvent comporter des processus similaires à ceux chez les garçons mais les résultats peuvent être différents. Par exemple, les trajectoires de la délinquance chez les filles révèlent une cooccurrence évidente avec la dépression et les idées suicidaires ainsi que la victimisation physique et sexuelle (Moffitt, Caspi, Rutter et Silva, 2001). Les trajectoires développementales des filles agressives sont un exemple des processus conjoints de la continuité cumulative et interactionnelle. Elles sont renforcées par les caractéristiques des filles elles-mêmes et par les interactions que ces dernières ont avec leur famille, leur école, leurs pairs et le contexte conjugal. De nouvelles données scientifiques suggèrent que les risques auxquels font face les filles agressives peuvent être transférés à la prochaine génération en raison de leurs pratiques parentales inefficaces et de leurs gènes (Serbin et coll., 2004). En résumé, les chercheurs ont relevé bon nombre de facteurs de risque et de protection. Cependant, il existe peu de données sur la délinquance chez les filles et l'existence de facteurs de risque et de protection spécifiques ou non à ces dernières.

Coûts estimatifs liés à la délinquance

Les coûts liés à la délinquance sont élevés pour la personne, le système de justice, les services de santé et sociaux et la société. Ces coûts intrapersonnels, interpersonnels et sociétaux élevés soulignent la nécessité de mieux comprendre le comportement délinquant avant qu'il ne se manifeste. Malgré le fait que les résultats sur le plan de la santé mentale et sur les plans individuel, physique, psychologique, social et criminel des comportements délinquants soient bien documentés, peu de données sont disponibles au Canada sur les coûts entraînés par ces comportements. Peu de recherches ont été effectuées sur les coûts de la délinquance, outre les économies réalisées grâce aux programmes de prévention précoce de la délinquance et les coûts liés au système de justice pénale. Les jeunes antisociaux sont souvent des délinquants qui commettent de multiples infractions, et Cohen (1998) a déterminé que le délinquant moyen commet de 68 à 80 crimes au cours de sa période de délinquance et coûte à la société de 1,3 à 1,5 million de dollars américains. Les programmes d'intervention précoce offrent la possibilité de diminuer les coûts à long terme liés à la délinquance. Cohen et Piquero (2009) ont estimé qu'un programme de prévention efficace permettant d'empêcher un jeune de 14 ans à risque élevé de se diriger vers une vie criminalisée entraînerait des économies de l'ordre de 2,6 à 5,3 millions de dollars américains.

Peu d'études sur les programmes de prévention destinés aux enfants comportent une analyse économique (p. ex. Barnett et Masse, 2007; Karoly, Kilburn et Cannon, 2005; Mrazek et Brown, 2002; Nores, Belfield, Barnett et Schweinhart, 2005; Peters et coll., 2010; Reynolds, Temple, Robertson et Mann, 2002; Waddell, Hua, Garland, Peters et McEwan, 2007). Dans toutes ces études sur l'intervention précoce, les analyses économiques étaient fondées sur des données de suivi pour les enfants quand ils atteignaient 15 ans, 21 ans et/ou 40 ans et, dans certains cas, sur leurs parents. Les résultats des analyses économiques de ces études appuient les investissements stratégiques dans les programmes d'intervention précoce. Dans la plupart des analyses économiques menées sur les programmes d'éducation de la petite enfance, les avantages économiques sont généralement répartis dans les trois catégories suivantes : avantages pour les participants du programme (p. ex. revenu accru en raison d'un niveau de scolarité plus élevé), avantages pour les personnes qui ne participent pas au programme (p. ex. diminution des coûts engagés par les victimes de crimes) et avantages pour le gouvernement et les contribuables (p. ex. diminution des coûts engagés pour l'orthopédagogie et des coûts liés au système de justice). L'étude canadienne sur l'intervention précoce examinée dans le présent rapport s'intitule Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur (Peters et coll., 2010). L'analyse économique effectuée dans le cadre de cette étude pour le Canada a été faite à partir du point de vue des gouvernements et des contribuables. Karoly et coll. (1998) disent de cette analyse que c'est une analyse coûts-économies afin de la distinguer des analyses coûts-avantages traditionnelles. Dans le présent document, les coûts entraînés par chacune des trajectoires de la délinquance pour la société, la santé, l'éducation et le système de justice juvénile sont analysés.

Objectifs de l'étude

Pour mener la présente étude, des données tirées de l'étude longitudinale intitulée Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur (Peters, Petrunka et Arnold, 2003) portant sur les répercussions à long terme d'un programme de prévention précoce ont été utilisées. Plus précisément, dans le cadre de ce projet de recherche, un échantillon longitudinal composé de 842 jeunes à risque a été utilisé. Des données ont aussi été recueillies auprès de multiples sources (c'est-à-dire les parents, les enseignants et les jeunes eux-mêmes au moyen d'une autoévaluation) afin : 1) de déterminer les trajectoires de délinquance empruntées par les garçons et les filles lorsqu'ils étaient âgés de 8 ans (3e année), de 11 ans (6e année) et de 14 ans (9e année); 2) d'examiner les facteurs de risque et de protection liés à l'individu, à la famille, aux pairs, à l'école et à la collectivité qui peuvent influencer sur la probabilité qu'un jeune affiche un comportement criminel au cours de l'adolescence; 3) de déterminer si les jeunes ayant emprunté une trajectoire de délinquance diffèrent grandement rendus en 9e année sur les plans des problèmes émotionnels et comportementaux, de la délinquance, des mauvais traitements subis, des démêlés avec le système de justice pénale, du fonctionnement à l'école et de la santé et des comportements à risque pour la santé; 4) d'estimer les coûts engagés par le gouvernement pour chaque trajectoire en ce qui a trait à l'utilisation des ressources du gouvernement dans les domaines de la justice pénale, de l'orthopédagogie, des services de santé et sociaux et de l'aide sociale.

Les données de l'étude Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur sont les seules données canadiennes qui portent sur un nombre important de jeunes garçons et filles vivant dans des quartiers pauvres. Ces données sont également très variées en ce qui a trait à l'origine ethnique et à d'autres variables démographiques familiales. Ces données sont d'autant plus informatives qu'il s'agit du premier projet de prévention précoce mené au Canada à inclure une analyse économique des coûts estimatifs pour le gouvernement et des économies à réaliser. De fait, cette étude pourrait donc fournir des renseignements empiriques qui aideraient les collectivités au Canada à identifier les enfants et les jeunes à risque d'afficher des comportements antisociaux et délinquants, et à concevoir des programmes de prévention et d'intervention basés dans les collectivités visant les facteurs de risque et de protection empiriques associés à la délinquance chez les enfants et les jeunes.

Méthode

Participants

Dans l'échantillon de l'étude Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur, la cohorte de la recherche longitudinale était formée d'une cohorte principale et d'une cohorte secondaire. Les enfants de la cohorte principale (n = 721) étaient nés en 1989 et, principalement par l'entremise du système scolaire, ils ont été choisis pour faire partie de l'étude longitudinale entre la prématernelle et la 3e année. Les enfants de la cohorte secondaire (n = 238) étaient nés en 1990 et ils ont été choisis pour faire partie de l'étude longitudinale lorsqu'ils étaient en 3e année. Pour cette étude, on dénombre 842 participants (396 filles et 446 garçons), ce qui représente 88 % de l'échantillon initial. Ces participants représentent le suivi longitudinal de l'étude Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur aux âges de 8 ans (3e année), de 11 ans (6e année) et de 14 ans (9e année).

L'attrition du nombre de participants s'explique principalement par les deux facteurs suivants : 1) certaines familles ont déménagé, et les chercheurs n'ont pas pu communiquer avec elles; et 2) les familles ont refusé d'être interviewées. Pour pallier le biais attribuable à la diminution du nombre de participants, nous avons utilisé une méthode de régression logistique pour examiner les différences sociodémographiques entre les enfants et les familles qui avaient quitté la cohorte de recherche entre la 3e et la 6e année et entre la 6e et la 9e année, par rapport aux familles qui ont participé à toutes les années de collecte de données. Ces analyses ont montré qu'il n'y avait pas de différences importantes entre les variables sociodémographiques chez les participants et les familles qui étaient restés jusqu'à la fin par rapport à ceux qui avaient quitté en cours de route.

Environ 30 % des ménages ne comptaient qu'un seul parent, 34 % des parents n'avaient pas obtenu leur diplôme d'études secondaires, 59 % des familles vivaient sous le seuil de faible revenu calculé par Statistique Canada et 19 % des familles vivaient dans des logements sociaux. Aucune différence importante entre les sexes pour l'ensemble des variables démographiques n'a été constatée. L'annexe A présente davantage de renseignements sur les données démographiques des familles quand les enfants étaient en 3e année.

Mesure sur la délinquance

Les mesures sur la délinquance chez les enfants ont été créées à partir d'éléments de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ, Statistique Canada, 1995). Trois mesures différentes ont été créées : une pour les parents, une pour les enseignants et une pour les jeunes eux-mêmes. Lorsque les enfants étaient en 3e année, les cotes ont été fournies par les enseignants seulement; en 6e année, les cotes ont été fournies par les parents, les enseignants et les jeunes; en 9e année, les cotes ont été fournies par les parents et les jeunes. Les éléments pour les versions des parents et des enseignants et ceux de la version des jeunes de 6e année étaient évalués à l'aide d'une échelle à trois points : 0 = jamais ou faux, 1 = parfois ou assez vrai et 2 = souvent ou tout à fait vrai (p. ex. « commet des actes de vandalisme », « vole », « détruit des choses » et « ment ou triche »). En 9e année, les jeunes devaient indiquer si, au cours des 12 derniers mois, ils avaient fait partie d'un gang (0 = non, 1 = oui) et ils devaient évaluer neuf autres éléments de la façon suivante : 0 = jamais, 1 = une ou deux fois, 2 = trois ou quatre fois ou 3 = cinq fois ou plus (p. ex. « a quitté le domicile pendant toute une nuit sans permission », « a volé quelque chose », « a vendu de la drogue » et « a détruit ou a endommagé des biens de façon intentionnelle »). Grâce à des analyses de composantes principales, les éléments de délinquance signalés par les enseignants, les parents et les jeunes ont été combinés distinctement pour chacune des trois années scolaires et des échelles de la délinquance des jeunes lorsqu'ils étaient en 3e, en 6e et en 9e années ont été créées : en 3e année, l'échelle de la délinquance a été créée en combinant les trois éléments cotés par les enseignants; en 6e année, l'échelle de la délinquance comportait 13 éléments (6 cotés par les parents, 5 par les enseignants et 2 par les jeunes); et en 9e année, l'échelle de la délinquance comportait 16 éléments (6 cotés par les parents et 10 par les jeunes). Ces trois échelles de la délinquance étaient très fiables.

Facteurs de risque et de protection

Les renseignements sur les facteurs de risque et de protection associés aux enfants, à leur famille et à leur quartier ont été obtenus grâce à des entrevues auprès des parents et des enfants, à des questionnaires distribués aux enseignants et à l'examen des résultats des enfants au test de rendement scolaire de l'Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE) du Canada, lorsqu'ils étaient en 3e année. Des renseignements détaillés sur cet exercice peuvent être obtenus directement auprès des auteurs.

Concernant les données sur les jeunes eux-mêmes, les aspects suivants ont été examinés : leurs problèmes émotionnels et comportementaux (anxiété, dépression, hyperactivité, trouble oppositionnel avec provocation, victimisation passive, violence physique), le nombre de blessures graves subies, leur fonctionnement en société (gestion des différends, coopération, extraversion, image de soi, relations avec les frères et sœurs, nombre de personnes importantes pour eux) et leur fonctionnement cognitif et scolaire (rendement en mathématiques dans le cadre d'un examen normalisé provincial, fonctionnement scolaire et d'adaptation selon Achenbach, test des cubes colorés de l'échelle d'intelligence de Wechsler-Bellevue pour enfants, résultats à l'Échelle de vocabulaire en images de Peabody, années redoublées et recours à des services d'enseignement spécialisés).

Concernant la famille, les aspects suivants ont été examinés : les facteurs sociodémographiques (niveau de scolarité des parents, revenu, état matrimonial, mobilité, parents adolescents), le fonctionnement familial (pratiques parentales hostiles et inefficaces, pratiques parentales uniformes et efficaces), la toxicomanie (consommation à risque élevé d'alcool et de drogues) et le fonctionnement émotionnel des parents (dépression, stress, soutien social).

En ce qui a trait aux pairs, il a fallu déterminer dans quelle mesure l'enfant s'entendait avec ses pairs. Quant à l'école, la perception qu'avaient les parents de l'école et la mesure dans laquelle ces derniers participaient aux études de leur enfant ont été examinées. Enfin, concernant le quartier, les parents devaient indiquer la mesure dans laquelle ils étaient satisfaits de leur domicile et de leur quartier, s'ils habitaient dans un logement social et dans quelle mesure ils se sentaient à l'abri de la criminalité.

Résultats en 9e année

Lorsque les jeunes étaient en 9e année, 41 résultats dans plusieurs domaines ont été analysés. Les renseignements ont été obtenus grâce à des entrevues auprès des parents et des jeunes, à des questionnaires auxquels ont répondu les enseignants et aux résultats obtenus par les enfants au test de rendement scolaire de l'Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE) lorsqu'ils étaient en 9e année. Les renseignements détaillés de cet exercice peuvent être demandés directement aux auteurs.

Pour évaluer les problèmes émotionnels et comportementaux des jeunes, les cotes ont été recueillies auprès des parents, des enseignants et des jeunes. Les échelles de cotation comprenaient les troubles émotionnels et d'anxiété, la violence physique, le trouble oppositionnel avec provocation, l'hyperactivité et la dépression. Pour évaluer la délinquance chez les jeunes, les parents ont rempli une échelle sur les « problèmes des jeunes », et on a demandé aux jeunes s'ils faisaient partie d'un gang et d'indiquer les types d'activités délinquantes auxquelles prenaient part leurs amis. Les mauvais traitements subis par les jeunes ont été évalués de même que s'ils avaient déjà été traités de façon injuste en raison de leur sexe, de leur race, de la couleur de leur peau ou de leur religion, s'ils avaient été victimes d'intimidation ou s'ils avaient déjà subi des mauvais traitements physiques. Afin de déterminer si les jeunes avaient eu des démêlés avec le système de justice pénale, un ensemble de questions a été posé aux jeunes dans le cadre d'entrevues (Avez-vous déjà été arrêté? Combien de fois avez-vous été arrêté? Combien de vos proches amis ont déjà été arrêtés? Avez-vous déjà comparu devant un tribunal? Combien de temps avez-vous passé en détention ou dans d'autres programmes?).

Le fonctionnement scolaire des jeunes a été évalué grâce à un ensemble de questions posées aux parents, aux enseignants et aux jeunes. Aux parents, on demandait si leur enfant avait déjà redoublé des années scolaires ou été suspendu. Aux enseignants, on demandait si l'élève avait déjà été suspendu, s'il avait déjà eu recours à des services d'enseignement spécialisés et de décrire son rendement scolaire actuel. Aux élèves, on leur demandait à combien de reprises ils avaient abandonné leurs études et à quelle fréquence ils manquaient des cours. Les résultats des élèves à l'examen normalisé de mathématiques de l'Ontario lorsqu'ils étaient en 9e année ont aussi été examinés.

Enfin, un ensemble de questions a été posé aux jeunes sur leur santé et leurs comportements à risque pour la santé. Plus précisément, s'ils consommaient de l'alcool, du tabac ou des drogues illicites, et s'ils avaient déjà été en état d'ébriété. On leur a également demandé d'attribuer une cote à leur niveau de stress, d'indiquer combien de fois ils avaient été blessés gravement, s'ils étaient actifs sur le plan sexuel, s'ils avaient des relations sexuelles non protégées et, pour les filles, si elles avaient déjà été enceintes ou, pour les garçons, s'ils avaient déjà rendu une fille enceinte. On a aussi demandé aux parents et aux jeunes d'attribuer une cote à la santé générale des jeunes, et l'indice de masse corporelle des jeunes en fonction du poids et de la grandeur qu'ils avaient déclarés a été calculé.

Coûts estimatifs des ressources du gouvernement liées à la délinquance

Parmi l'ensemble des données, 12 mesures qui pouvaient être traduites en facteurs monétaires ont été relevées afin de refléter le recours des enfants et des parents aux ressources du gouvernement dans les domaines des soins de la santé et des services sociaux, de l'orthopédagogie, du système de justice pénale et de l'aide sociale (voir le tableau 1 pour obtenir un résumé). Ces mesures ont été recueillies auprès des parents et de leurs enfants à partir du moment où ces derniers fréquentaient la pré-maternelle jusqu'à ce qu'ils aient atteints inclusivement la 9e année (des renseignements plus précis peuvent être adressés aux auteurs sur la façon dont les 12 mesures ont été traduites en facteur monétaire).

Tableau 1. Coûts estimatifs des ressources du gouvernement
Ressources du gouvernement Coûts estimatifs en dollars canadiensFootnote 3
Soins de la santé et des services sociaux  
Consultations d'un médecin de famille 29,44 $ par consultation en Ontario en dollars de 2001 (Browne, Gafni et Roberts, 2002)
Utilisation d'une chambre dans un service d'urgence d'hôpital 195,76 $ par utilisation en Ontario en dollars de 2001 (Browne et coll., 2002)
Nombre de blessures graves Au Canada, en 1996, le coût moyen d'une blessure accidentelle était de 4 000 $ (Angus et coll., 1998)
Nombre de jours complets passés à l'hôpital 816,35 $ par jour complet passé à l'hôpital en Ontario en dollars de 2001 (Browne et coll., 2002)
Consultations d'une infirmière praticienne 19 $ par consultation en Ontario en dollars de 2001 (Browne et coll., 2002)
Recours à la Société d'aide à l'enfance 60 $ par visite en Ontario en dollars de 2001 (Browne et coll., 2002)
Orthopédagogie  
Années redoublées 6 151 $ par année en Ontario en dollars de l'année scolaire 2002-2003
Recours à des services d'enseignement spécialisés Coût moyen de 6 794 $ par enfant recevant des services d'enseignement spécialisés en Ontario en dollars de l'année scolaire 2001-2002
Système de justice pénale  
Arrestations En 1998, coût moyen de 500 $ au Canada par enquête policière (Hepworth, 2000)
Comparutions devant un tribunal Frais judiciaires moyens de 1 250 $ au Canada (Hepworth, 2000)
Programmes d'aide sociale  
Aide sociale 842 $ par mois en Ontario en fonction de la valeur minimale estimée en 2003 de l'aide sociale de base pour un chef de famille monoparentale ayant un enfant à sa charge (Conseil national du bien-être social, 2004)
Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées 829 $ (chef de famille monoparentale comptant un enfant) et 940 $ (deux parents ayant un enfant) par mois en Ontario en fonction des paiements minimaux estimatifs en 2003 (ministère des Services sociaux et communautaires de l'Ontario, 2003)

Analyses statistiques
Pour obtenir une description complète des analyses statistiques, veuillez vous reporter à l'annexe B.

Résultats

Trajectoires de délinquance

Selon les tests statistiques, la solution des six groupes était le « meilleur » modèle pour l'échantillon constitué de filles et de garçons. La figure 1 illustre le modèle des six trajectoires distinctes développementales de la délinquance. Les enfants de deux groupes de trajectoires avaient un très faible taux de délinquance tout au long de la période; ces groupes ont été nommés de la façon suivante : groupe à plus faible délinquance et groupe à la deuxième plus faible délinquance. Les jeunes de deux autres groupes de trajectoires devenaient moins délinquants au fil du temps; il s'agit des jeunes du groupe des renonciateurs modérés qui présentaient un taux modéré de délinquance en 3e année et un faible taux de délinquance en 6e et en 9e année; et les jeunes du groupe des grands renonciateurs qui avaient un taux plus élevé de comportements délinquants déclarés en 3e année et qui ont connu une diminution importante de la
délinquance en 6e et en 9e année. Le cinquième groupe de trajectoire, appelé en escalade, présentait un très faible taux de délinquance déclarée en 3e année, mais augmentait grandement au fil du temps. Par exemple, en 9e année, les enfants de ce groupe arrivaient au deuxième rang du plus haut taux de délinquance. Enfin, les enfants du dernier groupe, dit à forte délinquance, présentaient un niveau modéré de délinquance en 3e année et avaient le taux le plus élevé de délinquance déclarée en 6e et en 9e année et ce, parmi l'ensemble des jeunes de toutes les autres trajectoires.

Figure 1. Trajectoires de la délinquance des jeunes à risque

Description de l'image

La Figure 1, intitulée Échelle des trajectoires de la délinquance, illustre le modèle des six trajectoires développementales distinctes de la délinquance. L'auteur utilise différentes couleurs pour le modèle des six trajectoires : plus faible délinquance (en orange), 2e plus faible délinquance (en bleu), renonciateurs modérés (en vert), grands renonciateurs (en mauve), en escalade (en rouge) et à forte délinquance (en noir). La mesure a été effectuée en 3e, 6e et 9e année. Les enfants de deux groupes de trajectoires avaient un très faible taux de délinquance tout au long de la période; ces groupes ont été nommés groupe à plus faible délinquance (en orange) et groupe à la deuxième plus faible délinquance (en bleu). La figure illustre aussi deux autres groupes de trajectoires pour lesquels les jeunes devenaient moins délinquants au fil du temps. Dans le groupe des renonciateurs modérés (en vert), les enfants présentaient un taux modéré de délinquance en 3e année et un faible taux de délinquance en 6e et en 9e année. Dans le groupe des grands renonciateurs (en mauve), les enfants avaient un taux plus élevé de comportements délinquants déclarés en 3e année et ont connu une diminution importante de la délinquance en 6e et en 9e année. Le cinquième groupe de trajectoire, appelé en escalade (en rouge), présentait un très faible taux de délinquance déclarée en 3e année, mais ce taux augmentait grandement au fil du temps. En 9e année, les enfants de ce groupe arrivaient au deuxième rang du plus haut taux de délinquance, juste après les enfants du groupe dit à forte délinquance (en noir), qui présentaient un niveau modéré de délinquance en 3e année, mais qui avaient le taux le plus élevé de délinquance déclarée en 6e et en 9e année et ce, parmi l'ensemble des jeunes de toutes les autres trajectoires.

Le tableau 2 indique le pourcentage d'enfants dans chacun des groupes de trajectoires. Le test du chi carré a été utilisé afin de connaître les différences entre les sexes dans chaque groupe de trajectoire. Un effet important selon le sexe a été constaté parmi les groupes : il y avait une différence importante entre le nombre de garçons et le nombre de filles (p < 0,003). Nous avons ensuite déterminé si la proportion de garçons par rapport à la proportion de filles variait dans chacun des groupes de trajectoires. Il y avait beaucoup plus de filles que de garçons dans les groupes à la plus faible délinquance et à la deuxième plus faible délinquance (p < 0,05 pour les deux analyses). Il y avait plus de garçons que de filles dans les quatre autres groupes de trajectoires, mais seules les différences dans les groupes de trajectoires dans lesquels les jeunes étaient devenus moins délinquants avec le temps (le groupe des renonciateurs modérés et le groupe des grands renonciateurs) étaient significatives (p < 0,05 pour les deux analyses).

Tableau 2. Pourcentage de garçons par rapport aux filles dans chaque groupe de trajectoire
Groupe de trajectoire Garçons
% (n)
Filles
% (n)
* p < 0,05
À la plus faible délinquance* 6,7 % (30) 10,6 % (42)
À la deuxième plus faible délinquance* 70,4 % (314) 76,5 % (303)
Renonciateurs modérés* 13,5 % (60) 8,1 % (32)
Grands renonciateurs* 3,4 % (15) 1,0 % (4)
En escalade 4,0 % (18) 2,8 % (11)
À forte délinquance 2,0 % (9) 1,0 % (4)

Facteurs de risque et de protection en 3e année en fonction de la trajectoire de délinquance

31 facteurs de risque et 17 facteurs de protection associés à l'individu, à la famille, aux pairs, à l'école et au quartier et qui peuvent influer sur les comportements délinquants chez les jeunes ont été examinés. Puisque la 3e année est le premier moment où les données ont été recueillies pour déterminer les groupes de trajectoires, les facteurs de risque et de protection en 3e année ont été choisis pour la présente analyse afin de déterminer si ces facteurs étaient liés aux différentes trajectoires développementales de la délinquance et si ces facteurs étaient les mêmes et avaient le même effet chez les filles et les garçonsFootnote 4.

Parmi les 31 facteurs de risque, 17 avaient une importance significative sur le plan statistique (p < 0,001) dans l'échantillon complet : 8 des 10 facteurs de risque liés à l'enfant lui-même; 5 des 12 facteurs de risque liés à la famille; 2 des 6 facteurs de risque liés à l'école; le facteur de risque lié aux pairs; et 1 des 2 facteurs de risque liés au quartier (voir l'annexe C pour plus de renseignements). Des éléments probants montrent que les enfants dans les groupes à forte délinquance, en escalade, des renonciateurs modérés et des grands renonciateurs présentaient de nombreux facteurs de risque associés à l'individu, la famille, l'école et aux pairs dès la 3e année. Par exemple, comparativement aux jeunes des groupes à la plus faible délinquance et à la deuxième plus faible délinquance, les enfants de ces quatre groupes de trajectoires étaient plus nombreux à être hyperactifs, à avoir un trouble oppositionnel avec confrontation et à afficher des comportements violents sur le plan physique. Les facteurs de risque liés à la famille comprenaient la monoparentalité, le faible niveau de scolarité des parents, les logements sociaux et les pratiques parentales hostiles et inefficaces.

À la lumière de l'examen des comparaisons par paires des 17 facteurs de risque significatifs, les jeunes du groupe des grands renonciateurs comptaient le plus grand nombre de comparaisons significatives par paires. En d'autres mots, ce groupe de jeunes présentait plus de risque que les enfants des 5 autres groupes de trajectoires. Plus précisément, ils ont obtenu une cote plus élevée que les enfants du groupe à la plus faible délinquance pour l'ensemble des cotes attribuées par les parents et les enseignants sur les problèmes comportementaux de l'enfant, leur mère avait un niveau de scolarité moins élevé et les relations qu'ils entretenaient avec leurs frères et sœurs et leurs pairs étaient de piètre qualité (voir le tableau 3 pour plus de renseignements). En résumé, ces enfants avaient plus de problèmes individuels, familiaux et liés aux pairs.

Les jeunes des groupes à forte délinquance et des renonciateurs modérés présentaient également des degrés élevés de risque, surtout en comparaison des jeunes des deux groupes affichant la plus faible délinquance. Par exemple, les parents et les enseignants ont attribué des cotes élevées aux jeunes du groupe à forte délinquance en ce qui a trait à l'hyperactivité, au trouble oppositionnel avec confrontation et à la violence physique. Ces jeunes étaient plus susceptibles de vivre dans une famille monoparentale, d'habiter un logement social, de faire l'objet de pratiques parentales hostiles et inefficaces, et d'avoir de piètres relations avec leurs frères et sœurs et leurs pairs que les jeunes du groupe à la plus faible délinquance. Les jeunes du groupe à forte délinquance présentaient 11 facteurs de risque significatifs en 3e année, ceux du groupe en escalade en présentaient six, tandis que ceux du groupe à la plus faible délinquance n'en présentaient aucun. Plus précisément, les parents ont attribué aux jeunes du groupe en escalade des cotes plus élevées qu'aux jeunes du groupe à la plus faible délinquance en ce qui a trait à l'hyperactivité, aux comportements oppositionnels avec confrontation et à la violence physique. Comparativement aux jeunes du groupe à la plus faible délinquance, ils étaient plus susceptibles d'être nés d'une mère adolescente, d'habiter un logement social et d'avoir de piètres relations avec leurs frères et sœurs. Les parents ont donc jugé que ces enfants avaient plus de problèmes, et qu'ils présentaient plus de facteurs de risque associés à la famille.

Tableau 3. Résumé des facteurs de risque significatifs en 3e année en fonction du groupe de trajectoire
  Forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Renonciateurs À la plus faible délinquance
Grands
(3)
Modérés
(4)
2e plus faible
(5)
Plus faible
(6)
Enfant            
Cotes attribuées à l'enfant par les parents :
Hyperactivité 1>5,6Footnote 5 2>6 3>6 4>6 5>6  
Trouble oppositionnel avec confrontation 1>4,5,6 2>5,6 3>5,6      
Violence physique 1>5,6 2>6 3>4,5,6 4>5,6    
Cotes attribuées à l'enfant par les enseignants :
Hyperactivité 1>5,6   3>2,5,6 4>5,6    
Dépression     3>2,5,6 4>5,6    
Trouble oppositionnel avec confrontation 1>2,5,6   3>1,2,4,5,6 4>2,5,6    
Victimisation passive     3>6 4>5,6    
Violence physique 1>2,5,6   3>1,2,4,5,6 4>2,5,6    
Famille            
Niveau de scolarité de la mère     3<6 4<5,6    
Famille monoparentale (% de oui) 1>5,6     4>6    
Mère adolescente (% de oui)   2>5,6   4>6    
Logement social (% de oui) 1>6 2>6        
Pratiques parentales hostiles et inefficaces 1>5,6     4>6    
Piètres relations avec les frères et sœurs 1>6 2>4,5,6 3>4,5,6      
École            
Résultats à l'Échelle de vocabulaire en images de Peabody       4<6    
Recours à des services d'enseignement spécialisé (% de oui)       4>5,6    
Pairs            
Piètres relations avec les pairs (en fonction de la cote attribuée par les parents) 1>6   3>4,5,6      

Parmi les 17 facteurs de protection, les 7 facteurs de protection relatifs à l'enfant lui-même étaient significatifs (p < 0,001) dans l'échantillon complet (voir l'annexe C). Les jeunes des deux groupes à la plus faible délinquance présentaient des niveaux beaucoup plus élevés de compétences sociales (p. ex. en ce qui avait trait à la gestion des conflits, à l'aide et à la coopération, à l'extraversion et à l'affirmation de soi) et une fonction d'adaptation beaucoup plus efficace que les enfants des deux groupes de renonciateurs (voir le tableau 4). Les enseignants ont également indiqué que les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade avaient davantage de compétences en matière de gestion des conflits que les jeunes du groupe des grands renonciateurs.

Tableau 4. Résumé des facteurs de protection significatifs en 3e année en fonction du groupe de trajectoire
  Forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Renonciateurs À la plus faible délinquance
Grands
(3)
Modérés
(4)
2e plus faible
(5)
Plus faible
(6)
Enfant            
Cotes attribuées à l'enfant par les parents :
Gestion des conflits         5>1,3,4Footnote 6 6>1,2,3,4
Aide et coopération         5>1 6>1
Cotes attribuées à l'enfant par les enseignants :
Faible degré d'anxiété         5<3,4 6<3,4
Gestion des conflits 1>3 2>3,4   4>3 5>3,4 6>3,4
Aide et coopération   2>3     5>3,4 6>3,4
Extraversion et affirmation de soi         5>3,4 6>3,4
École            
Fonction d'adaptation         5>3,4 6>1,2,3,4,5

Concernant les différences entre les sexes pour les 31 facteurs de risque et les 17 facteurs de protection, 5 facteurs de risque et 2 facteurs de protection présentaient des différences significatives (p < 0,001) (voir l'annexe C pour obtenir tous les détails). De façon plus précise, les enseignants avaient signalé que les filles présentaient moins de problèmes d'hyperactivité, de dépression, de troubles oppositionnels avec confrontation et de comportements violents sur le plan physique. Les enseignants avaient également signalé que les filles étaient plus susceptibles d'avoir des compétences en gestion des conflits et d'afficher des comportements axés sur l'aide et la coopération. Quant aux parents, ils avaient signalé que les filles étaient moins susceptibles d'afficher des comportements hyperactifs.

Résultats en 9e année en fonction de la trajectoire de délinquance

Comme pour les facteurs de risque et de protection présents en 3e annéeFootnote 7, les liens entre les variables des résultats des élèves en 9e année et les trajectoires de délinquance ont été examinés. Cependant, compte tenu du fait que l'échantillon de certains groupes de trajectoires était limité, les six groupes de trajectoires ont dû être regroupés en quatre groupes en combinant les jeunes des groupes des renonciateurs modérés et des grands renonciateurs (nommé le groupe des renonciateurs) ainsi que les jeunes des groupes à la plus faible délinquance et à la deuxième plus faible délinquance (appelé le groupe à faible délinquance); les deux autres groupes (en escalade et à forte délinquance) sont restés les mêmes. Les moyennes ajustées des groupes sont présentées pour les variables continues, tandis que les rapports de cotes sont signalés pour les variables dichotomiques.

Parmi les 41 résultats examinés pour les jeunes en 9e année, 31 étaient significatifs (p < 0,001) dans l'échantillon complet (voir l'annexe D pour obtenir plus de renseignements). Voici un bref résumé : concernant les problèmes émotionnels et comportementaux, 7 des 10 résultats étaient significatifs; pour les problèmes de délinquance, les 3 mesures indépendantes des résultats liés à la délinquance étaient significatives; en lien avec le fait d'avoir subi des mauvais traitements, 1 des 3 résultats était significatif; pour les démêlés avec le système de justice pénale, les 5 résultats étaient significatifs; en lien avec le fonctionnement à l'école, 5 des 7 résultats étaient significatifs; et enfin, concernant la santé et les comportements à risque pour la santé, 10 des 13 résultats étaient significatifs. Comme on pouvait s'y attendre, ces résultats montrent qu'en 9e année, les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade présentaient déjà beaucoup plus de problèmes que les jeunes des autres groupes de trajectoires dans tous les domaines liés au fonctionnement (problèmes émotionnels et comportementaux, activités criminelles et comportements malsains).

Ensuite, les différences entre les 4 groupes de trajectoires par rapport à ces 31 résultats significatifs ont été analysées de plus près (voir le tableau 5 pour obtenir un résumé). Les jeunes des groupes en escalade et à forte délinquance se distinguaient grandement des jeunes des groupes des renonciateurs et à pour 26 des 31 résultats. C'est-à-dire que les jeunes des groupes en escalade et à forte délinquance présentaient plus de problèmes émotionnels et comportementaux, affichaient davantage de comportements délinquants, étaient plus susceptibles d'avoir des démêlés avec le système de justice pénale, avaient un moins bon fonctionnement à l'école et étaient plus susceptibles d'afficher desfaible délinquance, les jeunes du groupe à forte délinquance étaient 25 fois plus susceptibles d'avoir fait partie d'un gang au cours de la dernière année, 33 fois plus susceptibles d'avoir été arrêtés, 91 fois plus susceptibles d'avoir comparu devant un tribunal, 13 fois plus susceptibles d'avoir été suspendus de l'école dans les 3 dernières années, 37 fois plus susceptibles d'avoir consommé des drogues dures au cours de la dernière année et 20 fois plus susceptibles de ne pas s'être protégés lors de leur dernière relation sexuelle. Par ailleurs, comparativement aux jeunes du groupe à faible délinquance, les jeunes du groupe en escalade étaient 44 fois plus susceptibles de faire partie d'un gang, 20 fois plus susceptibles d'avoir déjà été arrêtés, 37 fois plus susceptibles d'avoir comparu devant un tribunal, 11 fois plus susceptibles d'avoir été suspendus de l'école, 26 fois plus susceptibles d'avoir déjà consommé des drogues dures et 15 fois plus susceptibles d'avoir déjà eu des relations sexuelles non protégées. Ces résultats sont importants puisqu'ils présentent des indicateurs distincts d'actes criminels par rapport aux éléments utilisés pour créer les groupes de trajectoires de la délinquance. Par conséquent, si on se reporte aux sources de données signalées par les jeunes et aux sources officielles, des éléments probants convergeants laissent supposer que les jeunes à risque élevé sont bel et bien à risque élevé et susceptibles d'afficher des comportements très risqués pouvant entraîner des conséquences graves.

Tableau 5. Résumé des résultats significatifs en 9e année en fonction du groupe de trajectoire
  En escalade
(1)
À forte
délinquance
(2)
Renonciateurs
(3)
À faible
délinquance
(4)
Problèmes émotionnels et comportementaux des jeunes
Cotes attribuées par les parents :
Troubles émotionnels et d'anxiété 1>3,4Footnote 9 2>3,4    
Échelle de la violence physique 1>3,4 2>3,4    
Échelle de l'hyperactivité et de l'inattention 1>3,4 2>3,4    
Échelle du trouble oppositionnel avec confrontation 1>3,4 2>3,4    
Dépression   2>1,3,4    
Cotes attribuées par les jeunes :
Échelle de la violence physique 1>3,4 2>3,4    
Échelle de l'hyperactivité et de l'inattention 1>4      
Indice de stress 1>3,4 2>3,4    
Problèmes de délinquance
Échelle des problèmes auxquels font face les jeunes
(Selon les parents)
1>3,4 2>1,3,4    
Échelle des amis délinquants (Selon le jeune) 1>3,4 2>3,4    
Membre d'un gang (Selon le jeune) 43,59 RCFootnote 10 25,46 RC 5,38 RC  
Avoir fait l'objet de mauvais traitements
Mauvais traitements (Selon le jeune) 7,29 RC 3,40 RC    
Démêlés avec le système de justice pénale
Selon le jeune :
Avoir déjà été arrêté ou emmené au poste de police 19,67 RC 33,38 RC 3,65 RC  
Nombre d'arrestations 1>3,4 2>1,3,4    
Nombre d'amis arrêtés ou emmenés au poste de police 1>3,4 2>3,4    
Comparutions devant un tribunal 36,75 RC 90,76 RC 7,63 RC  
Incarcération 14,21 RC 49,24 RC    
Fonctionnement à l'école
Suspension de l'école 10,90 RC 13,25 RC 3,28 RC  
Abandon des études 1>3,4 2>3,4    
École buissonnière 1>3,4 2>3,4    
Rendement scolaireFootnote 8       4>3
Recours à des services d'enseignement spécialisés 3,41 RC 6,04 RC 2,77 RC  
Santé et comportements à risque pour la santé
Cotes attribuées par le jeune :
Santé généraleFootnote 8a       4>1,2
Indice de masse corporelle   2>1,3,4    
Consommation d'alcool 1>3,4 2>4    
Avoir déjà été en état d'ébriété 10,91 RC 7,9 RC    
Tabagisme 1>3,4 2>3,4 3>4  
Consommation de marijuana 1>3,4 2>3,4    
Consommation de drogues dures 26,46 RC 37,14 RC    
Relations sexuelles consensuelles 12,56 RC 20,23 RC    
Relations sexuelles non protégées 14,54 RC 19,58 RC    

Coûts estimatifs liés aux trajectoires de la délinquance

Au cours des vingt dernières années, la plupart des études sur la délinquance juvénile ont mis l'accent sur des délinquants plus âgés ayant commis des crimes violents et graves. Peu d'études ont porté sur les délinquants plus jeunes, en partie parce qu'ils sont relativement peu nombreux et qu'ils ne présentent pas une menace aussi immédiate. Cependant, même si leur nombre est restreint par rapport aux délinquants plus âgés, ils font face à des problèmes uniques auxquels il faut s'attarder. Il est important d'intervenir avant que les infractions mineures deviennent plus graves et que le délinquant occasionnel devienne un récidiviste chronique. La compréhension des trajectoires de délinquance chez les jeunes et des facteurs de risque et de protection liés à ces trajectoires développementales peut guider dans l'élaboration d'évaluations précoces des risques et dans le développement de programmes de prévention et d'intervention ciblés.

Pour chacune des six trajectoires de la délinquance, un coût moyen par enfant et par trajectoire pour chacune des 12 ressources du gouvernement monnayables décrites au tableau 1 a été estimé. Pour chaque enfant, nous avons estimé le coût du recours aux ressources du gouvernement en multipliant le coût unitaire fourni par une source secondaire par la fréquence de l'événement (p. ex. 29,44 $ pour une consultation auprès d'un médecin de famille). Un taux d'escompte de 3 % a été appliqué à tous les montants présentés. Ce taux d'escompte correspond au taux généralement utilisé et recommandé dans les analyses en politique publique (p. ex. Karoly et coll., 1998; Karoly et coll., 2005; Reynolds et coll., 2002). Pour obtenir une description complète des analyses statistiques, veuillez consulter l'annexe B.

Les résultats détaillés des 12 indicateurs de recours aux ressources du gouvernement par groupe de trajectoire et par sexe sont présentés à l'annexe E. Le tableau 6 présente un résumé des dépenses publiques par domaine général et par groupe de trajectoire. Voici un bref résumé des résultats : les dépenses gouvernementales engagées étaient plus élevées dans le domaine de l'orthopédagogie (64 % des coûts), suivi par la santé et les services sociaux (29 %), de l'aide sociale (6 %) et du système de justice pénale (1 %). Les jeunes des groupes à la plus faible délinquance et à la deuxième plus faible délinquance (82 % de l'échantillon) ne comptaient que pour 19,4 % des coûts estimatifs engagés par le gouvernement. En d'autres mots, environ 80 % des coûts estimatifs engagés par le gouvernement visaient 18 % de l'échantillon. Plus précisément, les jeunes des deux groupes de renonciateurs (13 % de l'échantillon) représentaient 40 % des coûts estimatifs engagés par le gouvernement et les jeunes faisant partie des deux groupes de trajectoires les plus à risque (en escalade et à forte délinquance – 5 % de l'échantillon) représentaient 40,6 % des coûts estimatifs engagés par le gouvernement. Il est intéressant de mentionner que 80 % des coûts estimatifs dans le domaine de la justice pénale visaient les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade.

Aussi, il a été constaté que les filles antisociales ou délinquantes entraînaient plus de coûts pour la société que les garçons antisociaux ou délinquants dans tous les domaines, sauf celui de l'aide sociale. De façon plus précise, à partir de l'âge de 4 ans jusqu'à 14 ans, il a été estimé que parmi les 6 groupes de trajectoires, les filles coûtaient 244 056 $, tandis que les garçons coûtaient 229 236 $. De plus, les coûts estimatifs engagés pour les filles dans le domaine de la justice pénale étaient presque deux fois plus élevés que pour les garçons (4 835 $ par rapport à 2 408 $).

Tableau 6. Résultats liés aux coûts estimatifs engagés pour le recours aux ressources du gouvernement par domaine et par groupe de trajectoire
  De la
prématernelle
à la 3e année
(en dollars)
De la 4e à
la 6e année
(en dollars)
De la 7e à
la 9e année
(en dollars)
Toutes
les années
(en dollars)
Santé et
services sociaux
À la 2e plus faible délinquance 2 802 2 061 4 978 9 841
En escalade 2 661 3 340 10 798 16 800
À forte délinquance 980 2 570 8 953 12 503
Renonciateurs modérés 2 392 1 209 4 804 8 405
À la plus faible délinquance 1 758 1 398 2 616 5 772
Grands renonciateurs 5 927 2 902 4 654 13 483
Total du groupe 16 521 $ 13 480 $ 36 802 $ 66 803 $
Orthopédagogie À la 2e plus faible délinquance 5 807 5 363 4 278 16 348Footnote 11
En escalade 7 285 7 651 8 101 25 008Footnote 11
À forte délinquance 8 927 8 476 10 348 30 001Footnote 11
Renonciateurs modérés 8 223 8 032 6 522 24 277Footnote 11
À la plus faible délinquance 4 595 2 898 2 104 9 947Footnote 11
Grands renonciateurs 11 700 13 908 13 430 40 584Footnote 11
Total du groupe 46 537 $ 46 327 $ 44 782 $ 146 165 $Footnote 11
Système de
justice pénale
À la 2e plus faible délinquance       71
En escalade       900
À forte délinquance       1 647
Renonciateurs modérés       211
À la plus faible délinquance       30
Grands renonciateurs       334
Total du groupe       3 193 $
Aide sociale
obtenue par la famille
À la 2e plus faible délinquance       1 758
En escalade       4 081
À forte délinquance       2 142
Renonciateurs modérés       2 603
À la plus faible délinquance       708
Grands renonciateurs       1 856
Total du groupe       13 147 $
Tous les domaines
(12 mesures)
À la 2e plus faible délinquance 8 609 7 424 9 255 28 018Footnote 11
En escalade 9 946 10 991 18 899 46 788Footnote 11
À forte délinquance 9 907 11 046 19 301 46 292Footnote 11
Renonciateurs modérés 10 615 9 240 11 326 35 496Footnote 11
À la plus faible délinquance 6 352 4 296 4 720 16 457Footnote 11
Grands renonciateurs 17 628 16 810 18 084 56 257Footnote 11
Total du groupe 63 058 $ 59 807 $ 81 585 $ 229 308 $Footnote 11

Analyse

Étant donné que plus du tiers des jeunes ont déjà affiché certains comportements délinquants dès l'âge de 14 ans et que les jeunes qui affichent de tels comportements sont susceptibles d'avoir des comportements violents tout au long de leur vie (Farrington, 1989), il est très important de comprendre les trajectoires développementales qui mènent à la délinquance. La présente étude a été conçue afin de déterminer les trajectoires de la délinquance empruntées par des garçons et des filles âgés de 8 à 14 ans vivant dans des collectivités défavorisées de l'Ontario et d'examiner les facteurs de risque et de protection, les résultats en 9e année ainsi que les coûts économiques estimatifs liés à chaque trajectoire. Les conclusions montrent que les jeunes des groupes en escalade et à forte délinquance présentaient des résultats très négatifs rendus en 9e année en lien avec leurs comportements, leurs émotions, leur attitude sociale, au fait qu'ils prenaient des risques (p. ex. toxicomanie, relations sexuelles non protégées) et leurs démêlés avec le système de justice pénale. Ces problèmes sont également coûteux pour le gouvernement.

Trajectoires développementales de la délinquance

Le premier objectif consistait à examiner les trajectoires de la délinquance des garçons et des filles de 8 à 14 ans (de la 3e à la 9e année). Les résultats confirment l'évolution très variable de la délinquance et ils sont cohérents avec les résultats de recherches précédentes. Six groupes de délinquance ont été identifiés. Tel que prévu, deux groupes composant la majorité des jeunes (environ 82 % de l'échantillon) affichaient au fil du temps peu de comportements délinquants (il s'agit des groupes à la plus faible délinquance et à la deuxième plus faible délinquance). Les jeunes de deux autres groupes de trajectoires (groupes des grands renonciateurs et des renonciateurs modérés) ont aussi vu leur délinquance diminuer au fil du temps; ils représentent le groupe des renonciateurs (environ 13 % de l'échantillon). Les jeunes d'un autre groupe, le groupe en escalade (environ 3,5 % de l'échantillon) adoptaient peu de comportements délinquants en 3e année mais en affichaient de plus en plus avec le temps. Enfin, les jeunes du groupe à forte délinquance présentaient un niveau modéré de délinquance signalée en 3e année et le taux de délinquance signalée le plus élevé en 6e et en 9e années parmi l'ensemble des jeunes des groupes de trajectoires. Ces jeunes comptaient pour 1,5 % de l'échantillon. La faible proportion de jeunes dans le groupe à forte délinquance peut s'expliquer par le fait que les auteurs avaient les données seulement jusqu'à ce que les jeunes atteignent la 9e année ou l'âge d'environ 14 ans. À cet âge, bon nombre de jeunes ne font que commencer à commettre des actes de délinquance. Si les auteurs avaient bénéficié des données sur une plus longue période, il aurait pu être possible que la proportion de jeunes dans le groupe à forte délinquance ait été plus élevée et corresponde davantage à ce qui a été observé dans d'autres recherches.

La présente étude a confirmé les trajectoires de la délinquance présentées dans d'autres études, et elle a également permis de relever certaines différences clés. Concernant les similitudes, on retrouve : 1) la majorité des jeunes ne menaient aucune activité délinquante ou n'y prenaient part que de façon limitée; 2) les filles étaient plus susceptibles que les garçons de ne pas être délinquantes (c'est-à-dire qu'il y avait plus de filles dans les groupes à la plus faible délinquance et à la deuxième plus faible délinquance); 3) il existait un groupe de jeunes qui renonçaient aux activités délinquantes au fil du temps; et 4) certains jeunes faisaient partie d'un groupe de trajectoire qui affichait constamment un comportement délinquant. Quant aux différences clés par rapport aux recherches précédentes, elles concernaient le nombre de groupes de jeunes qui présentaient un faible taux de délinquance (c'est-à-dire qu'il y avait deux groupes de jeunes peu délinquants, soit les groupes à la plus faible délinquance et à la deuxième plus faible délinquance). De plus, la courbe de la trajectoire du groupe à forte délinquance était surprenante puisque la délinquance atteignait un sommet en 6e année. Une absence de pic était attendue et, si les données sur une plus longue période avaient été disponibles, le pic aurait été attendu aux alentours de 18 ans. Le pic de la délinquance en 6e année laisse place à plusieurs interprétations possibles. Premièrement, il n'y a pas d'autres études effectuées sur les trajectoires de la délinquance auprès d'enfants en bas âge. Deuxièmement, dans la présente étude, les filles ont été incluses ce qui n'a jamais été fait dans aucune autre étude sur les trajectoires de la délinquance. Troisièmement, cette étude était fondée sur un échantillon communautaire, c'est-à-dire qu'elle a été menée dans des quartiers à risque élevé où les habitants ont un statut socioéconomique faible. Et, dernièrement, il est possible que les participants de l'échantillon présentent des caractéristiques uniques, et que les résultats soient le reflet de cet échantillon. Il est néanmoins nécessaire de mener d'autres recherches longitudinales débutant tôt dans la vie des jeunes à l'image de la présente recherche afin de valider les conclusions.

De plus, à la lumière des différences entre la répartition des garçons et des filles dans les différents groupes de trajectoires, il a été constaté que ces jeunes étaient équitablement répartis dans les groupes en escalade et à forte délinquance. En d'autres mots, aucune différence entre la répartition des garçons et des filles n'a été constatée dans le groupe à forte délinquance (2 % de garçons et 1 % de filles) ni dans le groupe en escalade (4 % de garçons et 3 % de filles). Généralement, les recherches font valoir que les garçons sont plus susceptibles que les filles d'afficher un comportement délinquant; il était donc attendu à ce qu'il y ait plus de garçons que de filles dans le groupe à forte délinquance. Il importe de mentionner que cela ne correspond pas à la tendance générale du développement présentée par Silverthorn et Frick (1999), qui ont constaté que les filles avaient davantage tendance que les garçons à afficher des comportements délinquants plus tard au cours de leur vie, ni à la conclusion générale selon laquelle renonciateurs.

Facteurs de risque et de protection liés aux trajectoires de la délinquance

Les trajectoires permettent de mieux comprendre l'évolution de la délinquance et de relever les tendances comportementales des individus à l'intérieur d'un groupe de trajectoire. Une fois ces trajectoires établies, il est possible d'examiner les facteurs précis liés à l'individu, aux pairs, à la famille et à la collectivité afin de déterminer les facteurs qui accroissent le risque de délinquance (c'est-à-dire les trajectoires dans lesquelles la délinquance est chronique ou progresse) ou qui agissent à titre de facteurs de protection contre l'implication dans la délinquance (c'est-à-dire les jeunes des groupes non délinquants, peu délinquants ou dont la délinquance a diminuée).

Dans la présente recherche, 31 facteurs de risque et 17 facteurs de protection associés à l'individu, la famille, aux pairs, à l'école et à la collectivité pouvant influencer sur la probabilité que les jeunes affichent un comportement criminel au cours de l'adolescence lorsqu'ils étaient en 3e année (8 ans) ont été examinés. Les enfants à risque de délinquance (c'est-à-dire ceux dans les groupes de trajectoires suivants : groupe à forte délinquance, en escalade, des renonciateurs modérés et des grands renonciateurs) ont obtenu des notes beaucoup plus élevées pour 17 des 31 facteurs de risque associés à l'individu, la famille, aux pairs et au quartier. Par exemple, les enfants dans ces quatre groupes de trajectoires étaient plus nombreux à afficher des comportements hyperactifs, oppositionnels avec provocation et agressifs physiquement; parmi les facteurs de risque familiaux, on comptait la monoparentalité, le faible niveau de scolarité des parents, les logements sociaux et les pratiques parentales hostiles et inefficaces. Les groupes les plus à risque faisaient face à des problèmes dans de multiples domaines, situation confirmée par plusieurs sources, mais, en contrepartie, les jeunes de ces groupes faisaient l'objet de peu d'interventions et recevaient peu de soutien pour lutter contre ces problèmes. Par conséquent, en menant des évaluations complètes précoces, les écoles pourraient identifier plus rapidement les enfants à risque, ce qui permettrait d'offrir des services supplémentaires en vue d'empêcher ces jeunes de continuer à adopter, au cours de l'adolescence, de tels comportements problématiques et coûteux.

De façon plus spécifique, les jeunes faisant partie du groupe à forte délinquance présentaient déjà des signes de problèmes en 3e année. Les parents et les enseignants leur ont attribué une cote plus élevée qu'aux jeunes des groupes à faible délinquance concernant l'hyperactivité, le comportement oppositionnel et la violence physique. De plus, ces jeunes étaient plus susceptibles d'être élevés par un parent seul, d'habiter dans un logement social, de faire l'objet de pratiques parentales hostiles et inefficaces et d'avoir de piètres relations avec leurs pairs et leurs frères/sœurs comparativement aux jeunes des deux groupes à faible délinquance. Fait intéressant, seuls les jeunes du groupe des renonciateurs modérés présentaient, selon les enseignants, plus de problèmes que ces jeunes concernant le comportement oppositionnel avec confrontation et la violence physique. En lien avec le fonctionnement à l'école, ils ne différaient pas des jeunes des autres groupes relativement aux résultats à l'échelle de vocabulaire en images Peabody (EVIP) et à la probabilité qu'ils aient recours à des services d'enseignement spécialisés. En fait, les jeunes de ce groupe étaient ceux qui avaient eu le moins recours aux services d'enseignement spécialisés, même s'ils présentaient les résultats les plus faibles à l'EVIP (bien que cette différence soit peu significative avec les autres groupes); il se peut qu'ils n'aient pas reçu à l'école les services spécialisés dont ils avaient besoin.

Les jeunes du groupe à forte délinquance ont aussi obtenu de faibles cotes relativement aux facteurs de protection. Les parents leur ont accordé des cotes beaucoup moins élevées qu'aux jeunes des deux groupes à faible délinquance et des deux groupes de renonciateurs concernant la gestion des conflits et les comportements axés sur la coopération. Cette combinaison de facteurs de risque et de protection montre que les parents avaient relevé bon nombre des problèmes comportementaux et sociaux chez les enfants du groupe à forte délinquance. Fait intéressant, les enseignants, en fonction des cotes qu'ils ont attribuées, ont signalé que les jeunes du groupe à forte délinquance avaient davantage de compétences en matière de gestion des conflits que les jeunes du groupe des grands renonciateurs. Ce groupe de jeunes n'était pas considéré comme celui qui posait le plus de problèmes en ce qui concernait les comportements dans la salle de classe, ce qui peut avoir minimisé l'ampleur de leurs comportements problématiques et fait en sorte qu'ils n'aient pas bénéficié de toutes les interventions qu'ils auraient pu recevoir.

De même, les parents ont indiqué que les jeunes du groupe en escalade se classaient au deuxième rang concernant les comportements problématiques et qu'ils présentaient bon nombre des facteurs de risque associés à la famille, comme le fait d'être plus susceptibles d'être élevés par un seul parent, d'habiter dans un logement social et d'avoir de piètres relations avec leurs pairs. Il est probable que les problèmes à la maison aient joué un rôle dans la trajectoire de la délinquance des jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade. Les recherches montrent qu'un parent qui élève seul ses enfants peut être moins en mesure de les surveiller comparativement aux parents qui sont deux (Tremblay, Van Aken et Koops, 2009). Parallèlement, ces enfants étaient aussi plus susceptibles d'habiter un logement social où ils manquaient de surveillance et où ils pouvaient avoir été plus susceptibles de fréquenter des pairs présentant des problèmes semblables, renforçant ainsi leurs problèmes de comportements violents et délinquants. Les enseignants ne considéraient pas que les jeunes du groupe en escalade présentaient beaucoup de comportements problématiques comparativement aux jeunes des autres groupes. Le fait que les témoignages des parents et des enseignants différaient à cet égard peut expliquer la raison pour laquelle il n'a pas été déterminé que ces jeunes présentaient des problèmes. Il se peut que les enfants affichaient moins de comportements problématiques à l'école qu'à la maison, ou que les problèmes comportementaux à l'école n'étaient pas aussi graves que ceux à la maison. De plus, les différences entre les cotes attribuées par les parents et les enseignants reflètent peut-être le manque de services offerts pour promouvoir chez ces jeunes les comportements sains et le bon fonctionnement à l'école, ce qui pourrait avoir contribué indirectement à leurs problèmes continus. Quoi qu'il en soit, les divergences entre les parents et les enseignants soulignent la nécessité de considérer l'évaluation des parents au moment d'élaborer des outils d'évaluation ou de dépistage. Par ailleurs, il se peut que ces parents aient davantage besoin de services pour les aider à s'attaquer rapidement aux comportements problématiques de leur enfant à la maison. Le fait que ces jeunes présentaient bon nombre de facteurs de risque et peu de facteurs de protection et qu'ils recevaient peu de soutien dans leurs études peut avoir servi à maintenir ou à accroître le risque de délinquance de ces jeunes au fil du temps.

Les jeunes des groupes des grands renonciateurs et des renonciateurs modérés représentent un contraste intéressant par rapport aux jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade. En 3e année, les enseignants ont attribué les cotes les plus négatives aux jeunes des groupes des renonciateurs (c'est-à-dire que ces jeunes avaient les cotes les plus élevées pour l'ensemble des facteurs de risque et les cotes les plus faibles pour les facteurs de protection). Les facteurs de risque incluaient à la fois les problèmes d'extériorisation et d'intériorisation, et la combinaison des problèmes de dépression, de victimisation et d'extériorisation présentés par ces jeunes est peut-être la raison pour laquelle les enseignants leur avaient attribué de faibles cotes. Les parents ont également indiqué que les jeunes de ces groupes avaient des problèmes d'extériorisation. En outre, les jeunes du groupe des renonciateurs modérés faisaient également face à des risques élevés dans leur environnement familial (p. ex. ils étaient plus susceptibles d'être élevés par un seul parent, d'être nés d'une mère adolescente et d'avoir une mère dont le niveau de scolarité était faible, par rapport aux groupes peu délinquants). En raison de leur situation, les familles de ces jeunes avaient davantage recours à l'aide sociale que les familles des jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade, ce qui peut les avoir aussi protégés contre la poursuite d'activités délinquantes. De plus, parce que les enseignants avaient repéré les nombreux problèmes comportementaux et scolaires de ces jeunes, il est probable que ces jeunes aient reçu davantage de services d'enseignement spécialisés à l'école (43 %). Ces services ont peut-être été une intervention précoce efficace, puisqu'ils faisaient la promotion d'un fonctionnement positif à l'école, ce qui, en retour, facilitait la diminution de la délinquance et des comportements problématiques connexes.

Ces constatations soulèvent plusieurs implications. Par exemple, elles soutiennent l'idée que l'élaboration d'un outil d'évaluation ou de dépistage pour mesurer les risques liés au fonctionnement psychologique, émotionnel et comportemental ainsi qu'au fonctionnement familial et scolaire, permettrait de repérer rapidement les jeunes qui présentent différents niveaux de risque d'afficher dans le futur des comportements délinquants. Par ailleurs, pour essayer de prévenir les comportements futurs de délinquance chez les jeunes, il est possible d'offrir des interventions ou des stratégies (comme des services d'enseignement spécialisés) aux jeunes considérés à risque. Les recherches actuelles suggèrent notamment que le fait d'investir dans les services scolaires dès les premières années peut modifier grandement les trajectoires de délinquance des jeunes avant la 9e année. Sans investissements, les jeunes à risque sont susceptibles de continuer à afficher à l'adolescence les mêmes comportements problématiques et coûteux, lesquels pourraient également s'aggraver grandement.

Résultats des élèves en 9e année liés à la trajectoire de la délinquance

Le troisième objectif de la présente étude consistait à déterminer si les jeunes des différents groupes de trajectoires différaient grandement en 9e année concernant les problèmes émotionnels et comportementaux (p. ex. troubles émotionnels et d'anxiété, dépression, violence, trouble oppositionnel avec confrontation, hyperactivité et inattention), la délinquance (p. ex. amis délinquants, fréquentation d'un gang), les mauvais traitements (p. ex. violence physique, intimidation, discrimination), les démêlés avec le système de justice pénale (p. ex. arrestations, comparution devant un tribunal, temps passé en détention), le fonctionnement à l'école (p. ex. rendement, recours aux services d'enseignement spécialisés, suspensions, années redoublées) et la santé et les comportements à risque pour la santé (p. ex. consommation d'alcool, tabagisme, consommation de drogues, blessures, relations sexuelles non protégées, grossesse). Les problèmes survenant à un jeune âge (c'est-à-dire les problèmes émotionnels et comportementaux, la délinquance et le faible rendement scolaire) deviennent encore plus importants quand le jeune atteint la 9e année. Les jeunes des deux groupes les plus à risque (à forte délinquance et en escalade) présentaient beaucoup plus de problèmes dans tous les domaines du fonctionnement. Ils ont reçu les cotes les plus élevées dans une majorité de domaines : émotions et comportements (p. ex. anxiété, hyperactivité et violence physique); santé (p. ex. santé générale, tabagisme, consommation d'alcool et de drogues, relations sexuelles); criminalité (p. ex. arrestations, comparution devant un tribunal, temps passé en détention) et fonctionnement à l'école (p. ex. suspensions, enseignement spécialisé, abandon des études).

Un examen de certains des résultats des jeunes les plus à risque en 9e année (groupes à forte délinquance et en escalade) montre que la trajectoire de la délinquance évolue selon le développement et que les comportements affichés en bas âge par ces jeunes indiquent qu'ils auront de graves problèmes quand ils atteindront la 9e année. Par exemple, déjà en 9e année, les jeunes de ces groupes à risque élevé étaient beaucoup plus susceptibles de faire partie d'un gang, d'avoir déjà été arrêtés et d'avoir un casier judiciaire comparativement aux jeunes des autres groupes. Par ailleurs, les jeunes des groupes en escalade et à forte délinquance affichaient des comportements plus risqués pour la santé (p. ex. consommation de drogues dures et relations sexuelles non protégées). Ces comportements, en plus d'être problématiques, entraînent également des conséquences négatives (p. ex. grossesse à un jeune âge et probabilité que les parents soient toxicomanes).

De plus, les jeunes de ces deux groupes faisaient fréquemment l'école buissonnière, ce qui limitait encore plus leurs chances de trouver un emploi à long terme et de poursuivre des études supérieures. Dans tous les domaines analysés, ces jeunes à risque présentaient, en 9e année, des problèmes beaucoup plus graves que ceux qu'ils avaient en 3e année et ces problèmes étaient liés à des répercussions négatives pouvant être graves à long terme.

Coûts économiques estimatifs liés aux trajectoires de la délinquance

L'objectif final de la présente étude consistait à estimer les coûts engagés par le gouvernement pour chaque trajectoire de la délinquance dans les domaines de la justice pénale, de l'orthopédagogie, des soins de santé et des services sociaux, et de l'aide sociale. La majorité des coûts estimatifs pour chaque trajectoire étaient engagés dans le système scolaire : 64 % des coûts étaient en lien avec l'orthopédagogie. Comparativement, la proportion des coûts estimatifs dans les autres domaines était de : 29 % pour les soins de santé et services sociaux, 6 % pour l'aide sociale et 1 % pour le système de justice pénale.

Comme il a été mentionné précédemment, ce sont les jeunes des groupes des renonciateurs (grands renonciateurs et renonciateurs modérés) qui ont eu le plus recours aux services d'enseignement spécialisés et, en lien avec les résultats à long terme, il s'agit d'un investissement positif et préventif. À la lumière des coûts estimatifs associés aux soins de santé, on constate que les jeunes en escalade présentaient les coûts les plus élevés en ce qui avait trait aux consultations médicales, à l'utilisation des salles d'urgence, aux blessures graves et aux consultations d'une infirmière praticienne. Il s'agit de coûts réactifs (contrairement aux coûts préventifs), c'est-à-dire qu'ils ont été engagés parce qu'un événement important est survenu. Par ailleurs, certains coûts estimés engagés pour les filles du groupe à forte délinquance étaient beaucoup plus élevés que ceux des garçons (p. ex. nombre de blessures graves et nuits passées à l'hôpital). Comparativement aux garçons à risque, les filles à risque sont particulièrement vulnérables aux problèmes médicaux liés à la délinquance.

Les coûts engagés pour les filles à risque élevé étaient également supérieurs dans le domaine de la justice pénale. Comparativement aux garçons, l'ensemble des coûts estimatifs pour les filles de 14 ans (9e année) étaient presque deux fois supérieurs à ceux des garçons (4 835 $ par rapport à 2 408 $). Les données montrent que les filles dans les deux groupes à risque élevé (à forte délinquance et en escalade) étaient beaucoup plus susceptibles d'entraîner des coûts élevés liés au fait d'être arrêtées et de comparaître devant un tribunal. Il semble également que les filles qui avaient été arrêtées étaient beaucoup plus susceptibles d'être prises en charge par le système de justice pénale. Il est vrai qu'il y avait peu de filles dans notre échantillon; ces données peuvent donc ne pas être représentatives, mais elles reflètent tout de même le développement des filles délinquantes à risque très élevé dans ce petit échantillon et les coûts qui leur sont associés. Les garçons des groupes à risque élevé entraînaient également les coûts estimatifs les plus élevés, mais pas autant que ceux des filles à risque élevé. En résumé, ces conclusions donnent à penser que les filles coûtent plus cher au gouvernement que les garçons, et ce, dans tous les domaines (sauf l'aide sociale). Plus précisément, en prenant la somme des six groupes de trajectoires, il a été estimé que de 4 à 14 ans, les filles coûtent 244 056 $ tandis que les garçons coûtent 229 236 $.

Par ailleurs, environ 80 % des coûts estimatifs engagés par le gouvernement visaient les jeunes des deux groupes de renonciateurs (grands renonciateurs et renonciateurs modérés) et les jeunes des deux groupes de trajectoires les plus à risque (en escalade et à forte délinquance), qui représentaient 18 % de l'échantillon. Plus précisément, il a été constaté que les jeunes des deux groupes de renonciateurs(13 % de l'échantillon) représentaient 40 % des coûts estimatifs engagés par le gouvernement (surtout des coûts liés à l'enseignement); il a également été observé que les jeunes des deux groupes de trajectoires les plus à risque (en escalade et à forte délinquance; 5 % de l'échantillon) comptaient pour 40,6 % des coûts estimatifs engagés par le gouvernement.

De plus, 80 % des coûts estimatifs liés à la justice pénale visaient les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade. Même si les coûts estimatifs engagés par le gouvernement dans le système de justice pénale étaient relativement peu élevés lorsque les jeunes étaient en 9e année (seulement 1 % de l'ensemble des coûts), il est possible que les jeunes de ces deux groupes ne soient qu'au début de leur trajectoire de délinquance, et que les coûts ne fassent qu'augmenter. Fait intéressant, les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade comptaient pour 46 % des coûts réactifs (p. ex. liés au système de justice pénale, à la santé et aux services sociaux), comparativement à 32 % pour les jeunes des deux groupes de renonciateurs et à 22 % pour les jeunes des deux groupes à faible délinquance. Concernant les coûts préventifs (p. ex. orthopédagogie), les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade représentaient 38 % des coûts comparativement à 44 % pour les jeunes des deux groupes de renonciateurs et à 18 % pour les jeunes des deux groupes à faible délinquance. Ainsi, le fait d'investir tôt dans la prévention, comme dans l'orthopédagogie, peut offrir aux jeunes à risque et à leur famille la chance d'avoir des résultats plus positifs au cours de leur développement et de renoncer à la délinquance. Par conséquent, le gouvernement peut réaliser des économies à long terme en investissant dans la prévention. Les jeunes des groupes les plus à risque n'ont pas suffisamment reçu de soutien au départ, et les coûts engagés pour eux étaient réactifs et élevés.

Limites

Cette recherche présente plusieurs forces. L'échantillon de l'étude Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur comprenait des collectivités défavorisées et à risque; les collectivités étaient diversifiées (francophones, autochtones, immigrants récents et appartenance culturelle variée); l'échantillon comptait des garçons et des filles; et les données recueillies permettaient d'effectuer des analyses économiques. Il s'agit d'une première pour un échantillon canadien. Ceci dit, certaines limites doivent être mentionnées. Premièrement, en raison du nombre peu élevé de filles dans certains groupes de trajectoires, cette étude n'a pas permis de se pencher de façon distincte sur les facteurs de risque et les résultats des garçons et des filles en fonction de leur trajectoire de délinquance. Deuxièmement, puisque certains groupes de trajectoires comptaient peu de jeunes, il est probable que les résultats ne soient pas généralisables. Par exemple, dans le groupe à forte délinquance, les coûts liés aux comportements délinquants chez les filles étaient élevés comparativement à ceux des garçons. Ce résultat peut s'expliquer par le fait qu'il s'agit d'un groupe atypique dans lequel les jeunes ont souvent été arrêtées, mais il se peut aussi que ces résultats soient représentatifs d'un groupe extrême de filles à risque élevé sur lesquelles aucune étude ne s'était encore penchée.

Conclusion

Des signes précurseurs accompagnent les trajectoires développementales de la délinquance. Les facteurs de risque et de protection ayant trait à la délinquance plus grave et croissante deviennent apparents dès la 3e année, ce qui pourrait orienter l'application d'un outil d'évaluation et de dépistage. Par ailleurs, les conclusions de la présente recherche montrent que la délinquance ne fait pas qu'apparaître mais plutôt qu'elle se développe avec le temps. Sans intervention, les problèmes s'accumulent et s'aggravent et ce, déjà en 9e année. Le fait que les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade sont plus susceptibles d'être arrêtés, de comparaître devant un tribunal et d'être incarcérés avant la 9e année montre que les problèmes de délinquance sont importants et graves. Les investissements dans la prévention (comme l'orthopédagogie) peuvent diminuer la délinquance. Les jeunes des groupes les plus à risque d'afficher des comportements délinquants (p. ex. les groupes en escalade et à forte délinquance) comptaient pour la majorité des coûts réactifs (p. ex. justice pénale), mais pas des coûts préventifs (p. ex. orthopédagogie).

Même si d'autres recherches doivent être menées pour comprendre les trajectoires développementales de la délinquance chez les filles, la présente étude illustre également que ces dernières semblent nécessiter plus de soutien que les garçons. Même s'il y avait peu de filles dans l'échantillon de jeunes à risque élevé, des indications préliminaires découlant de cette recherche montrent qu'elles sont plus à risque d'avoir des problèmes (p. ex. des problèmes émotionnels), de mener des activités criminelles et d'avoir des démêlés avec le système judiciaire, et que les coûts liés à leurs problèmes peuvent être plus élevés que ceux des garçons dus au fait qu'elles utilisent non seulement le système de justice pénale, mais aussi le système de santé. Par le passé, seuls les coûts liés à la justice pénale avaient été estimés; cette façon de faire ne reflétant peut-être pas tous les coûts entraînés par la délinquance chez les filles.

En résumé, différentes périodes du développement peuvent comporter différents facteurs de risque et de protection associés à la délinquance. Par conséquent, il faut prévenir la criminalité au début du développement et le faire de façon continue. Cette étude montre que, en fonction de ce qui a été signalé en particulier par les parents et confirmé en partie par les enseignants, les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade, lorsqu'ils atteignent la 3e année, présentaient davantage de comportements d'extériorisation problématiques. Même si les parents ont signalé que ces jeunes affichaient des comportements problématiques, les enseignants ne considéraient pas que, dans leur classe, ils étaient ceux qui présentaient le plus de comportements d'extériorisation problématiques. En effet, les enseignants ont indiqué que les jeunes du groupe des grands renonciateurs présentaient plus de troubles oppositionnels avec confrontation et de problèmes de violence physique que les jeunes des groupes à forte délinquance et en escalade. Le fait que les enseignants n'aient pas reconnu les problèmes de ces jeunes peut expliquer pourquoi ils n'ont pas reçu très tôt un soutien supplémentaire. En effet, cela laisse envisager le fait que des personnes de l'extérieur de la famille qui déterminent rapidement qu'un jeune présente des problèmes peut favoriser l'identification et la mise en place d'interventions précoces vis-à-vis les jeunes à risque de délinquance grave. Outre les problèmes comportementaux, la vie familiale des jeunes des groupes en escalade et à forte délinquance était également problématique. Il se peut que ces enfants n'aient pas eu la chance d'interagir positivement avec d'autres enfants et adultes. Ils étaient également plus susceptibles de vivre dans une famille où les pratiques parentales étaient souvent hostiles et inefficaces, et pouvaient entretenir de mauvaises relations avec leurs pairs et leurs frères/sœurs. Il se peut aussi qu'il n'y ait pas eu dans leur vie un modèle adulte pour les appuyer et renforcer leurs relations sociales et comportements positifs. Enfin, ils étaient plus susceptibles d'habiter un quartier à risque élevé où les logements sociaux étaient répandus et où les habitants étaient plus susceptibles d'avoir un statut socioéconomique faible, ce qui aurait pu contribuer à leur trajectoire vers la délinquance. De plus, dans ces quartiers, il y a davantage de pairs faisant face à des problèmes similaires (ce qui a été révélé par le fait qu'ils avaient des amis plus susceptibles d'être délinquants et d'avoir déjà été arrêtés). Par conséquent, il se peut que leurs pairs les aient encouragés vers la délinquance. Les approches de prévention de la criminalité doivent donc viser les familles à risque élevé vivant dans des quartiers à risque élevé et être axées sur le soutien familial, scolaire et communautaire. Ce soutien doit être fourni de façon continue afin que les problèmes comportementaux qui apparaissent en 3e année ne s'aggravent pas et ne s'accumulent pas vers de plus graves problèmes de délinquance et de toxicomanie en 9e année.

Même si nous comprenons beaucoup mieux les différences individuelles des comportements antisociaux et que nous sommes davantage en mesure de les lier à des interventions, il reste beaucoup de travail à accomplir. Des recherches dans le cadre desquelles on continuerait de surveiller l'évolution de ces trajectoires pourraient nous informer sur le passage des jeunes à la vie adulte. Il ne faut pas oublier la santé mentale et physique et les autres besoins des jeunes à risque de délinquance. L'analyse des jeunes dont la trajectoire de délinquance diminue justifie grandement les investissements précoces afin d'empêcher les problèmes négatifs à long terme. Même les investissements en prévention et en intervention qui n'ont été que relativement efficaces, notamment dans le domaine de l'enseignement, ont entraîné des avantages importants, y compris une diminution des dépenses futures liées à la délinquance, une amélioration du mieux-être et de la sécurité des familles, des enfants et des jeunes dans la collectivité, et une réduction de la criminalité et de la délinquance.

Bibliographie

Andrews, D. A., et J. Bonta.The Psychology of Criminal Conduct” (2e éd.), Cincinnati (Ohio), Anderson, 1998.

Angus, D. E., J. E. Cloutier, T. Albert, D. Chenard, A. Shariatmadar, W. Pickett, et coll. « Le fardeau économique des blessures non intentionnelles au Canada », Toronto (Ont.), Sauve-qui-pense, 1998.

Barnett, W. S., et L. N. Masse. “Comparative benefit-cost analysis of the Abecedarian program and its policy implications”, Economics of Education Review, vol. 26, 2007, p. 113-125.

Boyd, J.W., W. S. Barnett, E. Bodrova, D. J. Leong, D. Gomby, K. B. Robin et J. T. Hustedt. Promoting children's social and emotional development through preschool, New Brunswick (New Jersey), NIEER, 2005.

Browne, G., A. Gafni et J. Roberts. Approach to the measurement of costs (expenditures) when evaluating health and social programs (Working Paper Series 01-03), Hamilton (Ont.), McMaster University, System-Linked Research Unit on Health and Social Service Utilization, 2002.

Cohen, M.A. “The monetary value of saving a high risk youth”, Journal of Quantitative Criminology, vol. 14, 1998, p. 5-33.

Cohen, M.A., et A. R. Piquero. “New evidence on the monetary value of saving a high risk youth”, Journal of Quantitative Criminology, vol. 25, 2009, p. 25-49.

Conseil National du Bien-Être Social. Revenus de bien-être social, 2003, 2004.

Farrington, D. P. “Early predictors of adolescent aggression and adult violence”, Violence & Victims, vol. 4, no 2, 1989, p. 79-100.

Hepworth, P. « La jeunesse difficile de Jacques : estimation de ce que coûte à la société un jeune en difficulté », Prévention, vol. 2, 2000, p. 10-11, Ottawa, Gouvernement du Canada, Centre national de prévention du crime.

Hoeve, M., A. Blokland, J. S. Dubas, R. Loeber, J. Gerris et P. H. Van Der Laan. “Trajectories of delinquency and parenting styles”, Journal of Abnormal Child Psychology, vol. 36, no 2, 2008, p. 223-235.

Jones, B., D. S. Nagin et K. Roeder. “A SAS procedure based on mixture models for estimating developmental trajectories”, Sociological Methods and Research, vol. 29, 2001, p. 374-393.

Karoly, L. A., M. R. Kilburn et J. S. Cannon. Early childhood interventions: Proven results, future promises. Santa Monica (Californie), RAND Corporation, 2005.

Karoly, L., P. Greenwood, S. Everingham, J. Houbé, M. Kilburn, C. Rydell, et coll.Investing in our children: What we know and don't know about the costs and benefits of early childhood interventions, Santa Monica (Californie), RAND Corporation, 1998.

Kass, R.E., et A. E. Raftery. “Bayes factor”, Journal of the American Statistical Association, vol. 90, 1995, p. 773-795.

Lacourse, E., D. Nagin, R. E. Tremblay, F. Vitaro et M. Claes. “Developmental trajectories of boys' delinquent group membership and facilitation of violent behaviours during adolescence”, Development and Psychopathology, vol. 15, 2003, p. 183-197.

Lacourse, E., S. Côté, D. S. Nagin, F. Vitaro, M. Brendgen et R. E. Tremblay. “A longitudinal-experimental approach to testing theories of antisocial behaviour development”, Development and Psychopathology, vol. 14, 2002, p. 909-924.

Lerner, R. M. “Relative plasticity, integration, temporality, and diversity in human development: A developmental contextual perspective about theory, process, and method”, Developmental Psychology, vol. 32, 1996, p. 781-786.

Moffitt, T.E. “Childhood predictors differentiate life-course persistent and adolescence-limited antisocial pathways among males and females”, Development and Psychopathology, vol. 13, 2001, p. 355-375.

Moffitt, T.E., A. Caspi, M. Rutter et P. A. Silva. Sex differences in antisocial behaviour: Conduct disorder, delinquency, and violence in the Dunedin Longitudinal Study, Cambridge, Cambridge University Press, 2001.

Mrazek, P. J., et C. H. Brown. “An evidenced-based literature review regarding outcomes in psychosocial prevention and early prevention in young children”, dans C. C. Russell (dir.), The state of knowledge about prevention/early intervention, 2002, p. 42-144. Toronto (Ont.), Invest in Kids Foundation.

Nagin, D.S. “Analyzing developmental trajectories: a semiparametric, group-based approach”, Psychological Methods, vol. 4, 1999, p. 139-157.

Nagin, D.S. Group-based modeling of development, Londres, Harvard University Press, 2005.

Nores, M., C. R. Belfield, W. S. Barnett et L. Schweinhart. “Updating the economic impacts of the High/Scope Perry Preschool Program”, Educational Evaluation and Policy Analysis, vol. 27, no 3, 2005, p. 245-261.

Odgers, C.L., T. E. Moffitt, J. M. Broadbent, N. Dickson, R. J. Hancox, H. Harrington, R. Poulton, M. R. Sears, W. M. Thompson et A. Caspi. “Female and male antisocial trajectories: From childhood origins to adult outcomes”, Development and Psychopathology, vol. 20, 2008, p. 673-716.

Ministère des Services Sociaux et Communautaires de l'Ontario. Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées, 2003. Consulté le 25 janvier 2008.

Peters, R. Dev., A. J. Bradshaw, K. Petrunka, G. Nelson, Y. Herry, W. M. Craig, et coll. “The 'Better Beginnings, Better Futures' Ecological, Community-Based Early Childhood Prevention Project: Findings from Grade 3 to Grade 9”, manuscrit soumis pour la publication, 2010.

Peters, R. Dev., K. Petrunka et R. Arnold. “The Better Beginnings, Better Futures Project: A universal, comprehensive, community-based prevention approach for primary school children and their families”, Journal of Clinical Child and Adolescent Psychology, vol. 32, 2003, p. 215-227.

Reynolds, A. J., J. A. Temple, D. L. Robertson et E. A. Mann. “Age 21 cost-benefit analysis of the Title I Chicago Child-Parent Centers”, Educational Evaluation and Policy Analysis, vol. 24, no 4, 2002, p. 267-303.

Rutter, M. “Child psychiatry: The interface between clinical and developmental research”, Psychological Medicine, vol. 16, 1986, p. 151-169.

Savoie, J. « La délinquance autodéclarée par les jeunes », Juristat, vol. 27, no 6, Toronto, Statistique Canada, 2006.

Schonberg, M. A. et D. S. SHAW. “Risk factors for boy's conduct problems in poor and lower-middle-class neighbourhoods”, Journal of Abnormal Child Psychology, vol. 35, 2007, p. 759-772.

Serbin, L. A., D. M. Stack, N. De Genna, N. Grunzeweig, C. E. Temcheff, A. E. Schwartzman et J. Ledingham. “When aggressive girls become mothers: Problems in parenting, health, and development across two generations”, dans M. Putallaz et K. Bierman (dir.), Aggression, antisocial behavior, and violence among girls: Duke series in child development and public policy (p. 262-285). New York (New York), Guilford Press, 2004.

Silverthorn, P., et P. J. Frick. “Developmental pathways to antisocial behavior: The delayed-onset pathway in girls”, Development and Psychopathology, vol. 11, 1999, p. 101-126.

Statistique Canada. Enquête longitudinale nationale sur les enfants : matériel d'enquête pour la collecte des données 1994 – 1995 cycle 1. Statistique Canada no 89F0077XIF au catalogue. Ottawa (Ont.), Statistique Canada, 1995. Consulté le 4 décembre, 2008

Tremblay, R. E., M. A. G. Van Aken et W. Koops (dir.). Development and Prevention of Behaviour Problems: From Genes to Social policy, New York (New York), Psychology Press, 2009, p. 280.

Waddell, C., J. M. Hua, O. M. Garland, R. D. Peters et K. McEwan. “Preventing mental disorders in children: A systematic review to inform policy-making”, Revue canadienne de santé publique / Canadian Journal of Public Health, vol. 98, 2007, p. 166-173.

Wiesner, M., et M. Windle. “Young adult substance use and depression as a consequence of delinquency trajectories during middle adolescence”, Journal of Research on Adolescence, vol. 16, no 206, p. 239-264.

Wolke, D., S. Woods, L. Bloomfield, & L. Karstadt. 2000. “The association between direct and relational bullying behaviour problems among primary school children”. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 41:989-1002.

Annexes

Annexe A. Caractéristiques sociodémographiques des jeunes de l'échantillon de l'étude en 3e année
 Caractéristique familiale Cohorte en 3e année
(n = 789Footnote 12)
Valeur prédictive
Filles Garçons
Lieu de naissance des parentsFootnote 13, en %
   Ontario 49,4 52,1 NSFootnote 14
   Ailleurs au Canada 11,4 10,0  
   À l'extérieur du Canada 39,2 37,9  
Groupe culturel des parents, en %
   Anglophone 24,8 30,1 NS
   Francophone 36,4 33,4  
   Autochtone 2,5 2,4  
   Autres 36,4 34,1  
Famille monoparentale, en % 33,2 29,6 NS
Mère adolescente, en % 22,8 24,7 NS
Niveau de scolarité des parents, en %
   Études secondaires non terminées 34,5 34,1 NS
   Diplôme d'études secondaires 13,8 10,9  
   Études postsecondaires, mais pas universitaires 43,4 45,0  
   Diplôme d'études universitaires ou professionnelles 8,3 10,0  
Mère ayant un emploi, en %
   Temps plein 43,1 47,0 NS
   Temps partiel 19,3 18,5  
   Sans emploi; cherchant un emploi 15,7 12,8  
   Sans emploi; ne cherchant pas un emploi 21,8 21,6  
Père ayant un emploi, en %
   Temps plein 74,9 76,8 NS
   Temps partiel 7,8 6,1  
   Sans emploi; cherchant un emploi 4,1 5,1  
   Sans emploi; ne cherchant pas un emploi 13,2 12,1  
Revenu mensuel moyen, en dollars canadiens 2 758,05 2 926,30 NSFootnote 15
Famille ayant un revenu inférieur au seuil du faible revenu de Statistique Canada, en % 58,4 59,6 NS
Famille habitant dans un logement social, en % 18,9 19,7 NS

Annexe B. Description des analyses statistiques

Pour déterminer les différentes trajectoires de la délinquance, les chercheurs ont eu recours à une approche semi-paramétrique axée sur les groupes (Jones et coll., 2001; Nagin, 1999; Nagin, 2005). Dans ce modèle, la variable dépendante correspondait à la cote totale attribuée aux élèves en 3e, en 6e et en 9e années sur l'échelle normalisée de la délinquance. La distribution normale tronquée a été utilisée afin d'établir les trajectoires en vue de tenir compte de la censuration des parties inférieure et supérieure de l'échelle de la délinquance. Une relation polynomiale a été utilisée pour établir un lien entre l'âge et le comportement délinquant. Les modèles avec un certain nombre de groupes différents ont été comparés au moyen d'un critère d'information bayésien (CIB) (Kass et Raftery, 1995). Lorsque la valeur du CIB est élevée, cela signifie que le modèle est bon, que la valeur du logarithme du rapport de vraisemblance est élevée et qu'il n'y a pas trop de paramètres. Des modèles concurrents comportant 2, 3, 4, 5 et 6 groupes de trajectoires de la délinquance ont été mis à l'essai pour déterminer le « meilleur » modèle en fonction du CIB; les valeurs du CIB dans les modèles concurrents comportant 2, 3, 4, 5 et 6 groupes étaient respectivement -886,8, -881,2, -894,4, -851,8 et -838,2. L'application de la valeur maximale du CIB pour ce qui est de la sélection du modèle montrait que le modèle comportant six groupes était le « meilleur » pour l'échantillon combiné de filles et de garçons.

Pour examiner les différences entre les groupes de trajectoires en ce qui a trait aux facteurs de risque et de protection ainsi qu'aux résultats, une combinaison d'analyses de la variance et de méthodes de régression logistique en fonction du type de la variable du résultat en question (analyses de la variance pour les variables continues et méthodes de régression logistique pour les variables binaires) a été utilisée pour comparer la variance moyenne ou la proportion de variance de la variable. Les tests F globaux ou les tests du chi carré pour indiquer l'importance de la relation globale ont été faits, et des tests de Bonferroni ont été menés pour examiner les comparaisons par paires.

Pour estimer les coûts liés à chaque trajectoire de la délinquance, les chercheurs ont estimé un coût moyen par enfant et par trajectoire pour chacune des 12 ressources du gouvernement décrites au tableau 1, qui peuvent être traduites en facteurs monétaires. Pour chaque enfant, le coût du recours aux ressources du gouvernement a été estimé en multipliant le coût unitaire obtenu d'une source secondaire (p. ex. 29,44 $ pour une consultation chez un médecin de famille) par la fréquence de l'événement. Un taux d'escompte de 3 % a été appliqué à tous les montants en dollars. Ce taux d'escompte correspond au taux généralement utilisé et recommandé dans les analyses en politique publique (p. ex. Karoly et coll., 1998; Karoly et coll., 2005; Reynolds et coll., 2002). Toutes les valeurs manquantes, y compris les valeurs des autres années (comme les 4e, 5e, 7e et 8e années dans lesquelles aucune donnée n'a été recueillie), ont été interpolées, compte tenu du fait qu'il y avait au moins 60 % de points de données. Chaque coût lié à une année était ensuite combiné et classé dans trois groupes principaux : de la maternelle à la 3e année (de 4 à 8 ans), de la 4e à la 6e années (de 9 à 11 ans) et de la 7e à la 9e années (de 12 à 14 ans), et présenté en fonction du groupe de trajectoire de la délinquance et du sexe de l'enfant. L'équation suivante a été utilisée pour estimer le coût moyen pour chacune des 12 mesures d'utilisation des ressources publiques pour chaque niveau scolaire. Les coûts sont fondés sur la valeur (v) de chaque résultat, comme il est indiqué dans le tableau 1 (p. ex. 29,44 $ pour consulter un médecin de famille), multipliée par la fréquence de l'occurrence (o) de ce résultat pour chaque enfant au cours de l'année en question.

Description de l'image

Cette image illustre une équation qui est utilisée par l'auteur pour estimer le coût moyen pour chacune des douze mesures d'utilisation des ressources publiques pour chaque niveau scolaire.

D'un point de vue mathématique, la formule indique que VO (en majuscules) équivaut au symbole grec sigma (qui signifie « somme ») du composé v (en minuscule, avec un i minuscule en indice inférieur) multiplié par o (en minuscule, avec un i minuscule en indice inférieur) et divisé par n (en minuscule). Au-dessus du symbole sigma se trouve la lettre minuscule n, et sous le symbole se trouve l'équation i (en minuscule) égale un.

Voici les définitions des éléments de l'équation :

VO = coût moyen lié à une mesure de résultat, au cours d'une année scolaire donnée;

i = nombre d'enfants (1, ..., n);

n = taille de l'échantillon

v = valeur des résultats (en dollars);

o = occurrence du résultat.

Théoriquement, l'équation signifie que le coût moyen lié à une mesure de résultat au cours d'une année scolaire donnée est égal à la somme de la valeur des résultats pour chaque enfant (en dollars) multipliée par l'occurrence du résultat pour chaque enfant, et divisée par la taille de l'échantillon, du premier au dernier enfant.

Les coûts sont fondés sur la valeur (représentée par V majuscule) de chaque résultat, comme il est indiqué dans le tableau 1 (p. ex. 29,44 $ pour consulter un médecin de famille), multipliée par la fréquence de l'occurrence (représentée par O majuscule) de ce résultat pour chaque enfant au cours de l'année en question.

Annexe C

Analyse des facteurs de risque et de protection chez les jeunes en 3e année
Facteurs de risque individuels
  n Échantillonγ Test F global
ou χ2
Facteurs de risque individuels Contrastes entre les groupesΨ
À forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Grands
renonciateurs
(3)
Renonciateurs
modérés
(4)
À la 2e plus faible
délinquance
(5)
À la plus faible
délinquance
(6)
  • γ Quand il est écrit « complet », cela signifie que les moyennes ou les proportions ont été ajustées pour tenir compte de l'effet du genre de l'enfant. Quand il est écrit « garçons », une relation bidimensionnelle des variables des résultats de chaque groupe de trajectoire est présentée, mais uniquement pour les garçons.
  • Ψ On utilise les tests de Bonferroni (α = 0,01) pour comparer plusieurs groupes.
  • ς Ce symbole indique qu'il y a une grande différence entre les garçons et les filles (p < 0,001)
  • * p < 0,05
  • * p < 0,01
  • *** p < 0,001
Facteurs de risque individuels
Moyennes
Hyperactivité : selon les parents (plus la cote est élevée, plus l'enfant est hyperactif) 736 Completς F = 11,9*** 8,40 6,02 6,30 5,00 3,71 2,03 1>5,6; 2>6; 3>6; 4>6; 5>6
397 Garçons F = 11,6*** 10,50 7,67 7,08 5,19 4,01 1,78 1>4,5,6; 2>5,6; 3>6; 4>6
Hyperactivité : selon les enseignants (plus la cote est élevée, plus l'enfant est hyperactif) 678 Completς F = 44,8*** 7,29 4,87 10,05 7,55 2,97 2,11 1>5,6; 2>3; 3>5,6; 4>5,6
364 Garçons F = 24,8*** 8,60 5,92 10,15 8,46 3,63 3,27 3>5,6; 4>5,6
Dépression : selon les parents (plus la cote est élevée, plus l'enfant est dépressif) 752 Complet F = 1,9 1,54 1,17 1,00 1,02 0,94 0,62  
404 Garçons F = 2,5* 1,88 1,60 1,15 0,86 0,93 0,64  
Dépression : selon les enseignants (plus la cote est élevée, plus l'enfant est dépressif) 680 Completς F = 27,8*** 2,65 1,74 4,36 2,93 1,15 0,65 2>3; 3>5,6; 4>5,6
366 Garçons F = 17,7*** 3,50 2,31 4,23 3,42 1,31 0,85 3>5,6; 4>5,6
Trouble oppositionnel avec confrontation : selon les parents (plus la cote est élevée, plus l'enfant est oppositionnel) 751 Complet F = 13,4*** 10,29 7,67 7,85 5,39 4,70 3,61 1>4,5,6; 2>5,6; 3>5,6
403 Garçons F = 11,8*** 10,63 8,87 8,46 5,34 4,92 3,14 1>4,5,6; 2>4,5,6; 3>5,6
Trouble oppositionnel avec confrontation : selon les enseignants (plus la cote est élevée, plus l'enfant est oppositionnel) 678 Completς F = 109,0*** 11,25 2,59 17,71 10,13 2,71 1,57 1>2,3,5,6; 2>3,4; 3>4,5,6; 4>5,6
364 Garçons F = 76,3*** 13,80 3,15 18,00 11,14 3,02 1,85 1>2,5,6; 2>3,4; 3>4,5,6; 4>5,6
Victimisation passive : selon les enseignants (plus la cote est élevée, plus l'enfant est victimisé) 679 Complet F = 8,1*** 2,55 1,79 2,39 1,85 1,02 0,69 3>6; 4>5,6
365 Garçons F = 6,3*** 3,20 2,00 2,54 1,92 1,05 0,69 4>5
Violence physique :  selon les parents (plus la cote est élevée, plus l'enfant est violent) 719 Complet F = 16,1*** 4,01 2,14 3,91 2,06 1,24 0,38 1>5,6; 2>6; 3>4,5,6; 4>5,6
384 Garçons F = 11,7*** 4,25 3,14 4,15 2,33 1,40 0,26 1>5,6; 2>6; 3>5,6; 4>6
Violence physique :  selon les enseignants (plus la cote est élevée, plus l'enfant est violent) 676 Completς F = 110,2*** 4,16 0,82 10,13 5,36 1,22 0,62 1>2,3,5,6; 2>3,4; 3>4,5,6; 4>5,6
362 Garçons F = 63,8*** 5,60 1,08 10,23 5,76 1,53 0,92 1>2,3,5,6; 2>3,4; 3>4,5,6; 4>5,6
Proportions
Blessures graves (0 = non, 1 = oui) 752 Complet F = 1,3 0,10 0,21 0,06 0,05 0,09 0,07  
404 Garçons χ2 = 11,7* 0,00 0,27 0,03 0,09 0,04 0,08  
Analyse des facteurs de risque et de protection chez les jeunes en 3e année
Facteurs de risque liés à la famille
  n Échantillonγ Test F global
ou χ2
Facteurs de risque individuels Contrastes entre les groupesΨ
À forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Grands
renonciateurs
(3)
Renonciateurs
modérés
(4)
À la 2e plus faible
délinquance
(5)
À la plus faible
délinquance
  • γ Quand il est écrit « complet », cela signifie que les moyennes ou les proportions ont été ajustées pour tenir compte de l'effet du genre de l'enfant. Quand il est écrit « garçons », une relation bidimensionnelle des variables des résultats de chaque groupe de trajectoire est présentée, mais uniquement pour les garçons.
  • Ψ On utilise les tests de Bonferroni (α = 0,01) pour comparer plusieurs groupes.
  • ς Ce symbole indique qu'il y a une grande différence entre les garçons et les filles (p < 0,001)
  • * p < 0,05
  • * p < 0,01
  • *** p < 0,001
Facteurs de risque liés à la famille
Niveau de scolarité du répondant (moins la cote est élevée, moins le niveau de scolarité est élevé) 748 Complet F = 6,5*** 11,92 12,96 11,91 12,41 13,40 14,34 3>6; 4>5,6
402 Garçons F = 2,4* 12,00 13,47 12,00 12,97 13,54 14,11  
Mobilité (nombre de déménagements) (plus la cote est élevée, plus le nombre de déménagements est élevé) 747 Complet F = 3,7** 2,30 1,51 0,56 1,01 0,95 0,72 1>6
401 Garçons F = 2,7* 2,38 1,20 0,62 0,88 0,90 0,68  
Pratiques parentales hostiles et inefficaces (plus la cote est élevée, plus les pratiques parentales sont hostiles) 598 Complet F = 7,0*** 19,97 17,10 17,03 16,16 14,61 13,14 1>5,6; 4>6
316 Garçons F = 5,8*** 21,00 18,27 17,00 16,02 14,75 12,43 1>6; 2,6
Piètre fonctionnement familial (plus la cote est faible, plus le fonctionnement est faible) 749 Complet F = 3,1** 22,74 22,38 23,21 22,80 23,70 24,81 4>6
402 Garçons F = 1,5 23,50 22,00 22,92 23,03 23,60 24,68  
Parent dépressif (plus la cote est élevée, plus le parent est dépressif) 750 Complet F = 2,6* 20,96 19,03 18,29 20,28 19,41 16,89  
404 Garçons F = 1,3 21,00 18,53 17,62 19,54 19,14 16,57  
Stress familial (plus la cote est élevée, plus le stress est élevé) 752 Complet F = 2,8* 2,84 2,22 2,03 1,46 1,56 1,28  
404 Garçons F = 1,8 2,75 1,93 2,00 1,37 1,54 1,07  
Piètres relations avec les frères et sœurs : selon les parents (plus la cote est élevée, plus les relations sont de piètre qualité) 663 Complet F = 9,6*** 3,44 3,23 3,26 2,21 2,29 1,88 1>6; 2>4,5,6; 3>4,5,6
354 Garçons F = 5,93*** 3,00 3,21 3,33 2,24 2,32 1,81 2>6; 3>6
Proportions
Famille monoparentale (0 = non, 1 = oui) 752 Complet F = 8,2*** 0,82 0,46 0,54 0,44 0,28 0,13 1>5,6; 4>6
404 Garçons χ2 = 23,4*** 0,75 0,40 0,46 0,39 0,27 0,04  
Faible revenu (inférieur au SFR)(0 = non, 1 = oui) 738 Complet F = 3,7** 1,00 0,71 0,77 0,67 0,56 0,49  
395 Garçons χ2 = 14,5* 1,00 0,73 0,85 0,65 0,54 0,52  
Mère adolescente (moins de 20 ans)(0 = non, 1 = oui) 752 Complet F = 6,0*** 0,46 0,50 0,30 0,37 0,20 0,12 2>5,6; 4>6
404 Garçons χ2 = 8,4 0,38 0,33 0,31 0,31 0,20 0,11  
Toxicomanie (0 = non, 1 = oui) 750 Complet F = 1,9 0,18 0,00 0,00 0,05 0,04 0,02  
404 Garçons χ2 = 6,0 0,13 0,00 0,00 0,07 0,03 0,00  
Consommation d'alcool à risque élevé (0 = non, 1 = oui) 752 Complet F = 0,8 0,00 0,13 0,00 0,07 0,07 0,04  
404 Garçons χ2 = 2,5 0,00 0,00 0,00 0,07 0,06 0,07  
Analyse des facteurs de risque et de protection chez les jeunes en 3e année
Facteurs de risque liés aux pairs
  n Échantillonγ Test F global
ou χ2
Facteurs de risque individuels Contrastes entre les groupesΨ
À forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Grands
renonciateurs
(3)
Renonciateurs
modérés
(4)
À la 2e plus faible
délinquance
(5)
À la plus faible
délinquance
(6)
  • γ Quand il est écrit « complet », cela signifie que les moyennes ou les proportions ont été ajustées pour tenir compte de l'effet du genre de l'enfant. Quand il est écrit « garçons », une relation bidimensionnelle des variables des résultats de chaque groupe de trajectoire est présentée, mais uniquement pour les garçons.
  • Ψ On utilise les tests de Bonferroni (α = 0,01) pour comparer plusieurs groupes.
  • ς Ce symbole indique qu'il y a une grande différence entre les garçons et les filles (p < 0,001)
  • * p < 0,05
  • * p < 0,01
  • *** p < 0,001
Facteurs de risque liés aux pairs
Moyennes
Piètres relations avec les pairs : selon les parents (plus la cote est élevée, plus les relations sont de piètre qualité) 749 Complet F = 8,7*** 2,64 2,12 2,94 1,89 1,81 1,59 1>6; 3>4,5,6
403 Garçons F = 9,5*** 2,63 2,53 3,00 1,88 1,81 1,39 1>6; 2>6; 3>4,5,6
Facteurs de risque liés à l'école
Moyennes
Piètre perception de l'école : selon les parents (plus la cote est élevée, plus l'enfant a une piètre perception de l'école) 740 Complet F = 0,7 9,56 9,80 9,14 9,79 9,93 10,26  
397 Garçons F = 0,7 9,75 9,40 8,92 10,15 9,87 9,85  
Résultats faibles à l'échelle de vocabulaire en images Peabody (plus la cote est faible, plus les résultats sont faibles) 728 Complet F = 4,3*** 92,85 98,12 96,95 96,96 99,80 103,38 4>6
394 Garçons F = 2,4* 95,11 97,15 98,12 97,44 99,95 104,66  
Faibles résultats à l'échelle d'intelligence de Wechsler- Bellevue (plus la cote est faible, plus les résultats sont faibles) 710 Complet F = 2,2 10,80 11,91 10,90 10,82 11,64 12,50  
381 Garçons F = 1,2 11,83 12,29 11,77 11,00 11,93 12,92  
Proportions
Faibles résultats à l'examen de mathématiques de l'OQRE (0 = pas faibles, 1 = faibles) 527 Complet F = 3,3** 0,84 0,73 0,88 0,82 0,70 0,50 4>6
271 Garçons χ2 = 12,4* 0,86 0,69 0,86 0,70 0,75 0,41  
Recours à des services d'enseignement spécialisés (0 = non, 1 = oui) 602 Complet F = 4,8*** 0,17 0,33 0,47 0,42 0,23 0,12 4>5,6
332 Garçons χ2 = 11,9* 0,20 0,33 0,46 0,40 0,22 0,17  
Année redoublée (0 = non, 1 = oui) 656 Complet F = 0,45 0,25 0,10 0,07 0,18 0,17 0,17  
354 Garçons χ2 = 1,9 0,17 0,08 0,08 0,19 0,16 0,13  
Analyse des facteurs de risque et de protection chez les jeunes en 3e année
Facteurs de risque liés au quartier
  n Échantillonγ Test F global
ou χ2
Facteurs de risque individuels Contrastes entre les groupesΨ
À forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Grands
renonciateurs
(3)
Renonciateurs
modérés
(4)
À la 2e plus faible
délinquance
(5)
À la plus faible
délinquance
(6)
  • γ Quand il est écrit « complet », cela signifie que les moyennes ou les proportions ont été ajustées pour tenir compte de l'effet du genre de l'enfant. Quand il est écrit « garçons », une relation bidimensionnelle des variables des résultats de chaque groupe de trajectoire est présentée, mais uniquement pour les garçons.
  • Ψ On utilise les tests de Bonferroni (α = 0,01) pour comparer plusieurs groupes.
  • ς Ce symbole indique qu'il y a une grande différence entre les garçons et les filles (p < 0,001)
  • * p < 0,05
  • * p < 0,01
  • *** p < 0,001
Facteurs de risque liés au quartier
Moyennes
Satisfaction peu élevée à l'égard du quartier (plus la cote est faible, plus la satisfaction est faible) 727 Complet F = 2,3* 16,66 19,01 18,39 19,38 20,31 20,66  
390 Garçons F = 1,3 18,25 19,67 18,08 19,42 20,45 21,00  
Proportions
Recours à un logement social (0 = non, 1 = oui) 746 Complet F = 6,7*** 0,60 0,46 0,41 0,22 0,18 0,08 1>6; 2>6
402 Garçons χ2 = 15,8** 0,57 0,40 0,39 0,22 0,17 0,11  
Analyse des facteurs de risque et de protection chez les jeunes en 3e année
Facteurs de protection liés à l'enfant
  n Échantillonγ Test F global
ou χ2
Facteurs de risque individuels Contrastes entre les groupesΨ
À forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Grands
renonciateurs
(3)
Renonciateurs
modérés
(4)
À la 2e plus faible
délinquance
(5)
À la plus faible
délinquance
  • γ Quand il est écrit « complet », cela signifie que les moyennes ou les proportions ont été ajustées pour tenir compte de l'effet du genre de l'enfant. Quand il est écrit « garçons », une relation bidimensionnelle des variables des résultats de chaque groupe de trajectoire est présentée, mais uniquement pour les garçons.
  • Ψ On utilise les tests de Bonferroni (α = 0,01) pour comparer plusieurs groupes.
  • ς Ce symbole indique qu'il y a une grande différence entre les garçons et les filles (p < 0,001)
  • * p < 0,05
  • * p < 0,01
  • *** p < 0,001
Facteurs de protection liés à l'enfant
Moyennes
Peu d'anxiété : selon les parents (plus la cote est faible, moins l'anxiété est élevée) 730 Complet F = 3,8** 4,73 4,09 3,53 3,03 2,64 1,95  
392 Garçons F = 3,3** 4,75 4,80 3,77 2,90 2,62 1,74  
Peu d'anxiété : selon les enseignants (plus la cote est faible, moins l'anxiété est élevée) 675 Complet F = 15,0*** 4,34 3,53 6,76 4,62 2,42 1,30 3>5,6; 4>5,6
362 Garçons F = 11,8*** 5,80 4,92 6,54 5,31 2,50 1,56 3>5,6; 4>5,6
Gestion de différends :  selon les parents (plus la cote est élevée, plus l'enfant est en mesure de gérer les conflits) 744 Complet F = 13,8*** 9,94 12,85 11,91 13,62 15,37 17,09 1>5,6; 2>6; 3>5,6; 4>5,6
399 Garçons F = 10,4*** 9,25 11,20 11,62 13,83 14,98 17,57 1>5,6; 2>5,6; 3>6; 4>6
Gestion des différends : selon les enseignants (plus la cote est élevée, plus l'enfant est en mesure de gérer les conflits) 679 Completς F = 46,0*** 7,67 9,59 3,65 6,25 9,61 9,71 1>3; 2>3,4; 3>4,5,6; 4>5,6
366 Garçons F = 35,5*** 6,33 8,77 3,23 5,54 9,36 9,31 2>3,4; 3>5,6; 4>5,6
Aide et coopération :  selon les parents (plus la cote est élevée, plus l'enfant est coopératif) 748 Complet F = 6,5*** 5,46 7,34 8,59 8,00 8,94 9,39 1>5,6
403 Garçons F = 4,2*** 5,00 7,13 8,23 7,97 8,63 9,57 1>5,6
Aide et coopération : selon les enseignants (plus la cote est élevée, plus l'enfant est coopératif) 679 Completς F = 32,1*** 9,90 11,36 5,48 8,96 13,25 14,80 2>3; 3>5,6; 4>5,6
366 Garçons F = 18,4*** 8,67 10,08 4,92 8,20 12,44 13,31 3>5,6; 4>5,6
Extraversion et affirmation de soi : selon les parents (plus la cote est élevée, plus l'enfant s'affirme) 747 Complet F = 1,3 9,16 10,55 10,56 10,14 10,30 10,93  
400 Garçons F = 1,4 9,50 10,07 10,15 10,34 10,00 11,29  
Extraversion et affirmation de soi : selon les enseignants (plus la cote est élevée, plus l'enfant s'affirme) 679 Complet F = 6,9*** 9,87 10,46 6,95 8,60 10,29 10,84 3>5,6; 4>5,6
366 Garçons F = 4,8*** 9,00 9,92 6,62 8,22 10,11 10,27 4>5
Image de soi (plus la cote est élevée, plus l'enfant a une bonne image de lui) 729 Complet F = 2,1 59,65 59,01 57,16 61,65 60,26 62,73  
392 Garçons F = 1,8 60,43 60,73 56,69 62,25 60,18 63,46  
Nombre de personnes importantes pour l'enfant (plus la cote est élevée, plus il y a de personnes importantes pour l'enfant) 752 Complet F = 1,9 7,54 10,00 5,34 5,47 6,62 6,40  
404 Garçons F = 0,8 5,38 5,40 5,31 5,31 6,66 6,36  
Analyse des facteurs de risque et de protection chez les jeunes en 3e année
Facteurs de protection liés à la famille
  n Échantillonγ Test F global
ou χ2
Facteurs de risque individuels Contrastes entre les groupesΨ
À forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Grands
renonciateurs
(3)
Renonciateurs
modérés
(4)
À la 2e plus faible
délinquance
(5)
À la plus faible
délinquance
  • γ Quand il est écrit « complet », cela signifie que les moyennes ou les proportions ont été ajustées pour tenir compte de l'effet du genre de l'enfant. Quand il est écrit « garçons », une relation bidimensionnelle des variables des résultats de chaque groupe de trajectoire est présentée, mais uniquement pour les garçons.
  • Ψ On utilise les tests de Bonferroni (α = 0,01) pour comparer plusieurs groupes.
  • ς Ce symbole indique qu'il y a une grande différence entre les garçons et les filles (p < 0,001)
  • * p < 0,05
  • * p < 0,01
  • *** p < 0,001
Facteurs de protection liés à la famille
Moyennes
Pratiques parentales uniformes et efficaces (plus la cote est élevée, plus les pratiques parentales sont uniformes) 596 Complet F = 2,4* 19,27 18,72 19,28 19,47 19,84 20,91  
317 Garçons F = 2,6* 18,67 18,25 19,40 19,79 20,05 21,55  
Soutien social (plus la cote est élevée, plus le soutien social reçu par la famille est élevé) 745 Complet F = 1,1 21,30 20,76 21,45 20,52 20,79 21,37  
401 Garçons F = 0,8 21,25 20,00 21,46 20,41 20,76 21,21  
Analyse des facteurs de risque et de protection chez les jeunes en 3e année
Facteurs de protection liés à l'école
  n Échantillonγ Test F global
ou χ2
Facteurs de risque individuels Contrastes entre les groupesΨ
À forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Grands
renonciateurs
(3)
Renonciateurs
modérés
(4)
À la 2e plus faible
délinquance
(5)
À la plus faible
délinquance
  • γ Quand il est écrit « complet », cela signifie que les moyennes ou les proportions ont été ajustées pour tenir compte de l'effet du genre de l'enfant. Quand il est écrit « garçons », une relation bidimensionnelle des variables des résultats de chaque groupe de trajectoire est présentée, mais uniquement pour les garçons.
  • Ψ On utilise les tests de Bonferroni (α = 0,01) pour comparer plusieurs groupes.
  • ς Ce symbole indique qu'il y a une grande différence entre les garçons et les filles (p < 0,001)
  • * p < 0,05
  • * p < 0,01
  • *** p < 0,001
Facteurs de protection liés à l'école
Moyennes
Relations avec les enseignants et participation à l'école : selon les parents (plus la cote est élevée, plus l'enfant entretient des relations positives et participe) 714 Complet F = 1,6 22,09 22,25 19,25 22,73 22,23 23,27  
383 Garçons F = 2,5* 20,17 21,43 18,08 23,29 22,43 22,75  
Fonctionnement scolaire d'Achenbach (plus la valeur est élevée, plus le fonctionnement est bon) 154 Complet F = 1,14 9,96 9,80 8,50 9,49 10,30 12,40  
93 Garçons F = 0,6 9,33 9,83 8,67 9,71 10,62 9,75  
Fonctionnement d'adaptation selon Achenbach (plus la valeur est élevée, plus le fonctionnement est bon) 416 Complet F = 18,0*** 10,04 10,80 7,22 9,89 12,44 14,86 1>6; 2>6; 3>5,6; 4>5,6; 5>6
229 Garçons F = 11,4*** 9,33 10,70 6,67 9,31 12,20 13,31 3>5,6; 4>5,6
Analyse des facteurs de risque et de protection chez les jeunes en 3e année
Facteurs de protection liés au quartier
  n Échantillonγ Test F global
ou χ2
Facteurs de risque individuels Contrastes entre les groupesΨ
À forte
délinquance
(1)
En
escalade
(2)
Grands
renonciateurs
(3)
Renonciateurs
modérés
(4)
À la 2e plus faible
délinquance
(5)
À la plus faible
délinquance
(6)
  • γ Quand il est écrit « complet », cela signifie que les moyennes ou les proportions ont été ajustées pour tenir compte de l'effet du genre de l'enfant. Quand il est écrit « garçons », une relation bidimensionnelle des variables des résultats de chaque groupe de trajectoire est présentée, mais uniquement pour les garçons.
  • Ψ On utilise les tests de Bonferroni (α = 0,01) pour comparer plusieurs groupes.
  • ς Ce symbole indique qu'il y a une grande différence entre les garçons et les filles (p < 0,001)
  • * p < 0,05
  • * p < 0,01
  • *** p < 0,001
Facteurs de protection liés au quartier
Moyennes
Satisfaction à l'égard du logement (plus la cote est élevée, plus la satisfaction est élevée) 751 Complet F = 1,9 6,17 7,58 7,04 7,42 7,77 8,07  
403 Garçons F = 1,8 6,63 8,20 6,54 7,41 7,79 8,14  
Sentiment de sécurité face à la criminalité (plus la cote est faible, plus le sentiment de sécurité est élevé) 745 Complet F = 2,5* 3,02 2,93 3,26 3,05 2,70 2,67  
402 Garçons F = 2,1 2,50 2,87 3,31 3,02 2,67 2,50  

Annexe D

Analyses des résultats des jeunes en 9e année
Mesures des jeunes en 9e année n Facteurs de risque individuels Contrastes entre les groupesΨ Significatif entre les sexes
Test F global
ou χ2
En
escalade
(1)
À forte
délinquance
(2)
Renonciateurs
(3)
À faible
délinquance
(4)
  • Dans chaque analyse, on a utilisé le sexe de l'enfant et la mesure des résultats équivalente de la 3e année à la 9e année (le cas échéant) à titre de variables de contrôle.
  • Ψ Les tests de Bonferroni (α = 0,01) ont été utilisés pour effectuer les comparaisons des moyennes de plusieurs groupes (pour les variables continues); les rapports de cotes signalés pour les variables dichotomiques dans le groupe forte délinquance sont utilisés comme catégories de référence.
  • * p <0,05
  • * p <0,01
  • * p <0,001
Problèmes émotionnels et comportementaux de l'enfant
Cotes attribuées par les parents :
1. Échelle des troubles émotionnels
(+ = plus)
593 F = 16,5*** 4,64 7,39 2,28 2,64 1>3,4; 2>3,4 *
2. Échelle de la violence physique
(+ = plus)
584 F = 19,8*** 3,04 3,41 0,76 0,95 1>3,4; 2>3,4 ns
3. Échelle de l'hyperactivité et de l'inattention
(+ = plus)
598 F = 9,7*** 5,11 6,47 2,85 2,90 1>3,4; 2>3,4 ns
4. Échelle du trouble oppositionnel avec confrontation
(+ = plus)
611 F = 16,2*** 8,10 9,25 4,94 4,53 1>3,4; 2>3,4 ns
5. Échelle de la dépression
(+ = plus)
597 F = 10,3*** 1,23 2,82 0,89 0,96 1>2; 2>3,4 ns
Cotes attribuées par les enseignants :
6. Échelle des troubles émotionnels
(+ = plus)
350 F = 2,6 2,74 5,09 2,26 2,03   *
7. Échelle de l'hyperactivité et de l'inattention
(+ = plus)
370 F = 2,1 6,28 7,71 4,76 4,38   ns
Cotes attribuées par les jeunes :
8. Échelle des troubles émotionnels
(+ = plus)
524 F = 2,0 4,39 5,15 3,89 3,52   ***
9. Échelle de la violence physique
(+ = plus)
526 F = 27,1*** 3,90 5,39 1,98 1,50 1>3,4; 2>3,4 ns
10. Échelle de l'hyperactivité et de l'inattention
(+ = plus)
523 F = 6,5*** 5,55 5,89 4,41 3,84 1>4 ns
Délinquance
11. Selon les jeunes : échelle des amis délinquants
(+ = plus)
517 F = 54,6*** 12,79 13,92 4,81 4,17 1>3,4; 2>3,4 **
12. Selon les jeunes : fréquentation d'un gang
(0 = non, 1 = oui)
527 χ2 = 61,6*** 43,59*** 25,46*** 5,38*** 1,00 Rapports de cotes ns
13. Selon les jeunes : échelle des problèmes
auxquels font face les jeunes (+ = plus)
635 F = 46,1*** 12,76 16,46 9,58 8,60 1>2,3,4; 2>3,4 ns
Mauvais traitements
14. Selon les jeunes : mauvais traitements physiques
(0 = non, 1 = oui)
527 χ2 = 25,9*** 7,29*** 3,40* 1,14 1,00 Rapports de cotes ns
15. Selon les jeunes : échelle de la victimisation
(+ = plus)
499 F = 2,1 3,20 3,03 2,39 2,17   ns
16. Selon les jeunes : victime de discrimination
(0 = non, 1 = oui)
527 χ2 = 5,2 2,13 0,55 1,67 1,00 Rapports de cotes **
Criminalité
17. Avoir déjà été arrêté ou emmené au poste de police
(0 = non, 1 = oui)
498 χ2 = 64,1*** 19,67*** 33,38*** 3,65*** 1,00 Rapports de cotes ns
18. Nombre d'arrestations
(+ = plus)
527 F = 55,7*** 1,30 2,47 0,37 0,12 1>2,3,4; 2>3,4 ns
19. Nombre d'amis proches arrêtés
(+ = plus)
525 F = 26,4*** 1,26 1,38 0,41 0,37 1>3,4; 2>3,4 ns
20. Comparution antérieure devant un tribunal
(0 = non, 1 = oui)
527 χ2 = 46,8*** 36,75*** 90,76*** 7,63** 1,00 Rapports de cotes *
21. Temps en détention ou dans d'autres programmes
(0 = non, 1 = oui)
527 χ2 = 29,5*** 14,21*** 49,24*** 2,76 1,00 Rapports de cotes ns
Fonctionnement à l'école
22. Selon les parents : année redoublée par l'enfant
(0 = non, 1 = oui)
651 χ2 = 8,1* 3,45** 1,72 1,26 1,00 Rapports de cotes ns
23. Selon les parents et les enseignants : enfant suspendu
(0 = non, 1 = oui)
662 χ2 = 58,4*** 10,90*** 13,25*** 3,28*** 1,00 Rapports de cotes **
24. Selon les jeunes : nombre de fois où l'enfant
a abandonné ses études (+ = plus)
524 F = 37,3*** 1,46 1,54 0,21 0,16 1>3,4; 2>3,4 ns
25. Selon les jeunes : nombre de fois où le jeune
a fait l'école buissonnière (+ = plus)
517 F = 33,7*** 3,91 3,67 1,37 1,08 1>3,4; 2>3,4 ns
26. Résultats à l'examen de mathématiques de l'OQRE
(0 = non faibles, 1 = faibles)
153 χ2 = 1,4 1,55 1,97 0,42 0,87 Rapports de cotes ns
27. Selon les enseignants : rendement scolaire actuel de l'enfant
(+ = moins)
432 F = 7,4*** 3,74 3,92 3,65 2,92 3>4 *
28. Selon les enseignants : services d'enseignement spéciaux
(+ = plus)
448 χ2 = 19,7*** 3,41** 6,04* 2,77** 1,00 Rapports de cotes ns
Santé et comportements à risque pour la santé
29. Cote de la santé générale : selon les parents
(+ = moins)
609 F = 2,0 2,08 1,95 1,84 1,73   ns
30. Cote de la santé générale : selon les jeunes
(+ = moins)
522 F = 7,7*** 2,87 3,13 2,33 2,20 1>4; 2>4 **
31. Selon les jeunes :  consommation d'alcool
(+ = plus)
521 F = 20,2*** 5,21 4,75 2,91 2,37 1>3,4; 2>4 ***
32. Selon les jeunes : tabagisme
(+ = plus)
521 F = 47,6*** 5,28 5,38 2,48 1,68 1>3,4; 2>3,4; 3>4 ***
33. Selon les jeunes : avoir déjà été en état d'ébriété
(0 = non, 1 = oui)
527 χ2 = 38,2*** 10,91*** 7,90** 1,71 1,00 Rapports de cotes *
34. Selon les jeunes : consommation de marijuana
(+ = plus)
521 F = 54,9*** 2,80 3,48 0,45 0,41 1>3,4; 2>3,4 ns
35. Selon les jeunes : consommation d'autres drogues dures
(0 = non, 1 = oui)
527 χ2 = 68,9*** 26,46*** 37,14*** 1,28 1,00 Rapports de cotes *
36. Selon les jeunes : indice de stress
(+ = plus)
527 F = 10,1*** 2,81 3,46 1,74 1,74 1>3,4; 2>3,4 ***
37. Selon les jeunes : nombre d'occasions où ils se sont blessés
(+ = plus)
509 F = 6,0** 1,40 1,19 0,65 0,59 1>4 ns
38. Indice de masse corporelle de l'enfant
(+ = plus)
264 F = 9,7*** 23,77 32,72 23,08 22,35 1>2; 2>3,4 ns
39. Relations sexuelles consensuelles
(0 = non, 1 = oui)
501 χ2 = 49,2*** 12,56*** 20,23*** 1,34 1,00 Rapports de cotes ns
40. Relations sexuelles non protégées
(0 = non, 1 = oui)
501 χ2 = 43,4*** 14,54*** 19,58*** 2,35 1,00 Rapports de cotes **
41. Avoir déjà été enceinte ou rendu une fille enceinte
(0 = non, 1 = oui)
527 χ2 = 6,5 5,12 4,34 0,00 1,00 Rapports de cotes ns

Annexe E

Résultats des analyses sur l'utilisation estimative des ressources publiques par trajectoire de délinquance
  De la pré-maternelle
à la 3e année ($)
De la 4e à la
6e année ($)
De la 7e à la
9e année ($)
Toutes les années ($)
Garçons Filles Tous Garçons Filles Tous Garçons Filles Tous Garçons Filles Tous
Soins de santé et services sociaux
Consultations d'un médecin de famille À la 2e plus faible
délinquance
110 103 107 58 54 56 52 48 50 220 205 212
En escalade 125 150 134 67 59 64 54 44 50 246 253 249
À forte
délinquance
108 156 128 51 57 53 51 45 49 209 259 230
Renonciateurs
modérés
116 107 113 56 54 56 55 52 54 227 213 222
À la plus faible
délinquance
110 107 109 51 47 49 32 39 36 192 193 193
Grands
renonciateurs
93 45 82 61 60 61 64 46 60 218 151 203
Total du groupe 662 668 673 344 331 338 307 274 299 1 313 1 273 1 310
Utilisation d'une chambre dans
un service d'urgence d'hôpital
À la 2e plus faible
délinquance
261 237 250 107 99 103 97 92 95 465 428 447
En escalade 370 448 384 164 196 175 139 138 138 673 782 698
À forte
délinquance
474 78 355 215 8 167 172 3 125 861 89 647
Renonciateurs
modérés
203 123 184 62 65 63 66 74 69 331 261 317
À la plus faible
délinquance
176 210 194 71 61 65 60 28 41 307 300 301
Grands
renonciateurs
440 78 380 166 128 158 119 62 108 725 268 646
Total du groupe 1 923 1 174 1 748 785 557 732 653 397 576 3 362 2 128 3 056
Nombre de blessures graves À la 2e plus faible
délinquance
2 328 1 659 2 009 2 087 1 405 1 759 4 890 4 363 4 637 9 305 7 427 8 405
En escalade 2 476 987 1 904 3 595 1 756 2 903 8 932 11 055 9 714 15 004 13 799 14 521
À forte
délinquance
30 1 499 427 1 628 4 783 2 299 6 188 17 343 8 410 7 846 23 625 11 136
Renonciateurs
modérés
1 130 1 382 1 195 882 890 885 5 092 3 609 4 556 7 104 5 882 6 636
À la plus faible
délinquance
718 1 125 889 774 1 299 1 073 3 478 1 468 2 326 4 971 3 893 4 288
Grands
renonciateurs
1 542 1 086 1 507 1 906 969 1 740 3 976 6 327 4 271 7 424 8 382 7 518
Total du groupe 8 223 7 738 7 930 10 873 11 103 10 659 32 558 44 167 33 915 51 654 63 008 52 504
Nombre de jours complets passés à l'hôpital À la 2e plus faible
délinquance
348 482 414 92 172 131 144 226 184 584 881 728
En escalade 160 234 190 245 26 163 1 062 448 834 1 467 709 1 187
À forte
délinquance
0 5 1 0 51 10 0 1 480 296 0 1 536 307
Renonciateurs
modérés
1 098 255 874 206 134 188 134 66 110 1 437 455 1 172
À la plus faible délinquance 893 210 547 378 64 206 475 8 208 1 746 283 962
Grands
renonciateurs
4 586 761 3 928 848 1 046 892 143 305 177 5 577 2 112 4 998
Total du groupe 7 085 1 947 5 955 1 769 1 494 1 590 1 957 2 534 1 810 10 811 5 975 9 355
Consultations d'une infirmière praticienne À la 2e plus faible
délinquance
12 15 13 4 5 5 3 6 4 19 25 22
En escalade 14 11 13 6 9 7 9 7 8 29 27 28
À forte
délinquance
13 1 8 1 19 4 0 27 8 14 47 20
Renonciateurs
modérés
10 4 8 3 5 3 2 5 3 14 14 15
À la plus faible
délinquance
9 8 9 4 5 4 3 5 4 16 18 17
Grands
renonciateurs
3 18 7 4 1 3 5 12 6 11 31 16
Total du groupe 61 56 57 21 43 27 21 63 34 103 162 118
Visites d'un travailleur d'aide à l'enfance À la 2e plus faible
délinquance
10 10 10 7 7 7 7 8 8 25 26 25
En escalade 7 93 36 20 39 27 39 76 53 66 208 117
À forte
délinquance
23 108 61 41 13 37 64 59 64 128 179 163
Renonciateurs
modérés
18 16 18 13 14 13 11 15 12 42 45 43
À la plus faible
délinquance
13 7 10 1 0 1 0 0 0 14 8 11
Grands
renonciateurs
10 57 22 50 41 48 34 20 31 94 119 102
Total du groupe 81 291 158 133 115 134 156 179 169 370 585 461
Orthopédagogie
Années redoublées (Données sur les années redoublées
de la prématernelle à la 9e année)
À la 2e plus faible
délinquance
                  932 869 900
En escalade                   2 024 1 864 1 971
À forte
délinquance
                  1 660 3 429 2 250
Renonciateurs
modérés
                  1 559 1 385 1 501
À la plus faible
délinquance
                  578 185 351
Grands
renonciateurs
                  1 259 2 597 1 546
Total du groupe                   8 012 10 328 8 519
Recours à des services d'enseignement spéciaux (De la première à la 9e année) À la 2e plus faible
délinquance
5 813 5 777 5 807 5 606 5 067 5 363 4 496 4 027 4 278 15 915 14 871 15 447
En escalade 8 557 5 297 7 285 8 373 6 294 7 651 7 571 9 184 8 101 24 501 20 775 23 037
À forte
délinquance
9 405 6 642 8 927 8 606 7 994 8 476 8 180 15 830 10 348 26 191 30 466 27 751
Renonciateurs
modérés
8 037 8 643 8 223 7 227 9 381 8 032 6 225 7 006 6 522 21 490 25 031 22 776
À la plus faible
délinquance
5 586 3 647 4 595 3 920 2 092 2 898 3 248 1 090 2 104 12 754 6 830 9 596
Grands
renonciateurs
10 701 14 482 11 700 13 956 13 673 13 908 12 654 17 341 13 430 37 311 45 496 39 038
Total du groupe 48 099 44 489 46 537 47 688 44 502 46 327 42 375 54 477 44 782 138 162 143 468 137 646
Système de justice pénale
Nombre d'arrestations (En 9e année seulement) À la 2e plus faible
délinquance
                  43 63 53
En escalade                   335 949 555
À forte
délinquance
                  755 1 869 1 059
Renonciateurs modérés                   189 72 147
À la plus faible
délinquance
                  72 0 30
Grands
renonciateurs
                  180 0 154
Total du groupe                   1 573 2 953 1 997
Comparutions devant un tribunal (En 9e année seulement) À la 2e plus faible
délinquance
                  12 26 19
En escalade                   135 719 345
À forte
délinquance
                  404 1 078 588
Renonciateurs modérés                   67 60 65
À la plus faible
délinquance
                  0 0 0
Grands
renonciateurs
                  216 0 180
Total du groupe                   834 1 883 1 196
Aide sociale à la famille
Aide sociale (En 9e année seulement) À la 2e plus faible
délinquance
                  1 093 1 054 1 074
En escalade                   2 320 4 210 3 037
À forte
délinquance
                  3 093 0 2 142
Renonciateurs modérés                   1 326 2 738 1 811
À la plus faible
délinquance
                  600 0 250
Grands
renonciateurs
                  2 320 0 1 856
Total du groupe                   10 752 8 001 10 169
Programme ontarien de soutien
aux personnes handicapées (En 9e année seulement)
À la 2e plus faible
délinquance
                  709 660 685
En escalade                   0 2 753 1 044
À forte
délinquance
                  0 0 0
Renonciateurs modérés                   904 577 792
À la plus faible
délinquance
                  675 302 458
Grands
renonciateurs
                  0 0 0
Total du groupe                   2 288 4 292 2 978
Total par domaine et total global
Soins de santé et services sociaux À la 2e plus faible
délinquance
3 070 2 505 2 802 2 354 1 743 2 061 5 194 4 743 4 978 10 618 8 990 9 841
En escalade 3 152 1 923 2 661 4 098 2 085 3 340 10 235 11 769 10 798 17 484 15 778 16 800
À forte
délinquance
647 1 846 980 1 936 4 931 2 570 6 476 18 957 8 953 9 058 25 734 12 503
Renonciateurs modérés 2 575 1 887 2 392 1 222 1 161 1 209 5 359 3 822 4 804 9 156 6 870 8 405
À la plus faible délinquance 1 919 1 669 1 758 1 280 1 477 1 398 4 048 1 548 2 616 7 246 4 694 5 772
Grands
renonciateurs
6 674 2 044 5 927 3 035 2 246 2 902 4 340 6 774 4 654 14 050 11 064 13 483
Total du groupe 18 036 11 875 16 521 13 925 13 643 13 480 35 652 47 613 36 802 67 613 73 130 66 803
Orthopédagogie À la 2e plus faible
délinquance
5 813 5 777 5 807 5 606 5 067 5 363 4 496 4 027 4 278 16 847 15 739 16 348
En escalade 8 557 5 297 7 285 8 373 6 294 7 651 7 571 9 184 8 101 26 525 22 639 25 008
À forte
délinquance
9 405 6 642 8 927 8 606 7 994 8 476 8 180 15 830 10 348 27 851 33 895 30 001
Renonciateurs modérés 8 037 8 643 8 223 7 227 9 381 8 032 6 225 7 006 6 522 23 049 26 416 24 277
À la plus faible délinquance 5 586 3 647 4 595 3 920 2 092 2 898 3 248 1 090 2 104 13 332 7 014 9 947
Grands
renonciateurs
10 701 14 482 11 700 13 956 13 673 13 908 12 654 17 341 13 430 38 571 48 094 40 584
Total du groupe 48 099 44 489 46 537 47 688 44 502 46 327 42 375 54 477 44 782 146 175 153 797 146 165
Système de justice pénale À la 2e plus faible
délinquance
                  55 89 71
En escalade                   470 1 668 900
À forte
délinquance
                  1 159 2 947 1 647
Renonciateurs modérés                   256 132 211
À la plus faible délinquance                   72 0 30
Grands
renonciateurs
                  395 0 334
Total du groupe                   2 408 4 835 3 193
Programme d'aide sociale À la 2e plus faible
délinquance
                  1 802 1 714 1 758
En escalade                   2 320 6 963 4 081
À forte
délinquance
                  3 093 0 2 142
Renonciateurs modérés                   2 230 3 315 2 603
À la plus faible délinquance                   1 275 302 708
Grands
renonciateurs
                  2 320 0 1 856
Total du groupe                   13 041 12 293 13 147
Tous les domaines (12 mesures) À la 2e plus faible
délinquance
8 882 8 282 8 609 7 960 6 809 7 424 9 690 8 769 9 255 29 323 26 532 28 018
En escalade 11 709 7 220 9 946 12 471 8 380 10 991 17 806 20 953 18 899 46 800 47 047 46 788
À forte
délinquance
10 053 8 488 9 907 10 542 12 925 11 046 14 655 34 786 19 301 41 162 62 576 46 292
Renonciateurs modérés 10 612 10 530 10 615 8 449 10 543 9 240 11 585 10 828 11 326 34 691 36 733 35 496
À la plus faible délinquance 7 504 5 316 6 352 5 200 3 569 4 296 7 296 2 639 4 720 21 925 12 010 16 457
Grands
renonciateurs
17 375 16 527 17 628 16 991 15 919 16 810 16 995 24 115 18 084 55 336 59 158 56 257
Total du groupe 66 135 56 364 63 058 61 613 58 145 59 807 78 027 102 091 81 585 229 236 244 056 229 308

Notes

  1. 1

    Université Queen's, département de psychologie, 62, rue Arch, Kingston (Ontario) K7L 3N6

  2. 22a

    Université Queen's, Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur, 98, rue Barrie, Kingston (Ontario) K7L 3N6

  3. 3

    Un taux d'escompte de 3 % a été appliqué à toutes les données sur l'estimation des coûts (p. ex. Karoly et coll., 1998; Karoly et coll., 2005; Reynolds et coll., 2002).

  4. 4

    Deux analyses sur chacune des variables des résultats des jeunes lorsqu'ils étaient en 3e année ont été menées : une analyse sur l'échantillon complet (garçons et filles) et l'autre sur les garçons seulement (en raison du fait qu'il y avait peu de filles dans les groupes à forte délinquance et des grands renonciateurs). Le genre a toujours été utilisé à titre de variable de contrôle pour l'ensemble des analyses sur l'échantillon complet, tandis que les analyses sur les garçons seulement portaient sur la relation bidimensionnelle entre les jeunes garçons et les groupes de trajectoires. Une combinaison d'analyses de la variance et de méthodes de régression logistique en fonction du type de variable a été utilisée (analyses de la variance pour les variables continues et méthodes de régression logistique pour les variables binaires) pour comparer la variance moyenne ou la proportion de variance de la variable. Des tests F globaux ou des tests du chi carré ont été effectués afin d'indiquer l'importance de la relation globale, et des tests de Bonferroni ont été menés pour examiner les comparaisons par paires.

  5. 5

    Cela indique que les enfants du groupe à forte délinquance ont des cotes plus élevées sur le plan statistique en lien avec l'hyperactivité que les enfants des deux groupes à la plus faible délinquance.
    Remarque : seules les comparaisons par paires significatives sur le plan statistique (p < 0,01) figurent dans le tableau.

  6. 6

    Cela indique que les enfants du groupe à la deuxième plus faible délinquance ont des cotes plus élevées sur le plan statistique en lien avec la gestion des conflits que les enfants des groupes à forte délinquance, des renonciateurs modérés et des grands renonciateurs.
    Remarque : seules les comparaisons par paires significatives sur le plan statistique (p < 0,01) figurent dans le tableau.

  7. 7

    Une combinaison d'analyses de la variance et de méthodes de régression logistique en fonction du type de variable du résultat a été utilisée (analyses de la variance pour les variables continues et méthodes de régression logistique pour les variables binaires) afin de comparer les groupes de trajectoires quant à chacune des variables des résultats des élèves en 9e année. Des tests F globaux ou des tests du chi carré ont été faits pour indiquer l'importance de la relation globale, et des tests de Bonferroni ont été menés pour examiner les comparaisons par paires.

  8. 88a

    La variable a été codée de façon inverse (c'est-à-dire que plus le chiffre est élevé, plus il s'agit d'un résultat positif).

  9. 9

    Cela signifie que l'on a attribué aux jeunes du groupe en escalade des cotes plus élevées, sur le plan statistique, en ce qui concerne les troubles émotionnels et d'anxiété qu'aux jeunes des groupes des renonciateurs et à faible délinquance.

  10. 10

    RC signifie rapport de cotes. Les rapports de cotes sont présentés pour les variables dichotomiques, et le groupe à faible délinquance est le groupe de référence. Par exemple, les jeunes du groupe en escalade étaient 43 fois plus susceptibles de faire partie d'un gang que les jeunes du groupe à faible délinquance.
    Remarque : seules les comparaisons par paires significatives sur le plan statistique (p< 0,01) figurent dans le tableau.

  11. 11

    Le résultat tient compte des coûts liés aux années redoublées. Nous avons attribué à chaque enfant qui a redoublé une année une unité de coût représentée par le fait de redoubler une année (p. ex. nombre d'années redoublées de la prématernelle à la 8e année); par conséquent, il a été impossible d'attribuer ce coût à une catégorie précise d'années (c'est-à-dire de la prématernelle à la 3e année, de la 4e à la 6e année, de la 7e à la 9e année). Nous avons plutôt inclus ces coûts dans le total de la colonne « Toutes les années ».

  12. 12

    L'échantillon longitudinal, qui comporte 842 jeunes, porte sur les jeunes sur qui on a recueilli au moins une fois des données en 3e, en 6e ou en 9e année. En 3e année, 789 jeunes ont été interviewés.

  13. 13

    Le terme « parent » est utilisé puisque 98 % des personnes interviewées étaient des parents.

  14. 14

    Résultats d'un test du chi carré.

  15. 15

    Résultats d'un test t; NS veut dire non significatif sur le plan statistique.

Date de modification :