Projet Approche de guérison fondée sur la justice réparatrice pour les jeunes des Premières nations
Le projet Approche de guérison fondée sur la justice réparatrice pour les jeunes des Premières nations peut se définir comme une stratégie communautaire de prévention du crime adaptée à la culture.
Le projet visait les jeunes vivant ou non sur la réserve, qui présentaient des signes de toxicomanie et qui semblaient être victimes de violence familiale et de mauvais traitements. L'objectif était de modifier le comportement antisocial et les activités criminelles par une gestion des conflits axée sur la résilience, la fierté, l'estime de soi et le respect des Aînés.
La Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan (FNIS) était responsable de la coordination du projet. Présentant un haut taux de criminalité, les collectivités de la Première nation de Côté et de Battlefords ont été choisies pour la mise en œuvre du projet. Les jeunes âgés entre 15 et 20 ans de la Première nation de Côté, et ceux entre 12 et 18 ans de Battlefords étaient visés.
Évaluation du projet
On a procédé à une évaluation des processus axée sur les expé-riences relatives à la planification et la mise en œuvre du projet. Des visites ont été effectuées dans les deux localités, et des entrevues ont été menées auprès des principaux intervenants. Figurent au nombre de ces principaux intervenants le coordonnateur du projet, l'agent de probation de la Première nation, des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le conseiller scolaire.
Principaux résultats
- Le projet comportait des activités culturelles et traditionnelles ainsi que des sports et des loisirs.
- Les collectivités visées par le projet ont réussi à élaborer leurs propres approches de guérison en fonction de leurs besoins.
- Dans l'ensemble, environ 60 jeunes de la collectivité de Côté et 28 de la collectivité de Battlefords ont participé aux activités.
- Alors que les activités de la collectivité de Battlefords consistaient en des événements culturels et étaient souvent improvisées, la Première nation de Côté a élaboré le concept « adopter un Aîné » où les jeunes étaient jumelés à des Aînés qui les familiarisaient avec leur culture.
- D'après les répondants, l'expérience du projet a été très positive, malgré quelques difficultés à faire participer les parents.
Leçons apprises
Plusieurs leçons ont été tirées du projet :
- Il est important que les clients puissent obtenir l'accès à des services d'aide, après les heures régulières d'ouverture.
- Avant de lancer un projet, il est important d'obtenir des orga-nismes parrains un engagement écrit relativement aux rôles et aux responsabilités.
- Il est important de promouvoir les valeurs culturelles comme le respect et le souci de l'autre lorsqu'on travaille avec les collectivités des Premières nations.
- Les approches de guérison par la justice réparatrice fonctionnent davantage lorsqu'ils sont mis en œuvre dans le cadre d'un plan de développement communautaire plus large.
- Compte tenu de l'ampleur du sentiment d'expropriation culturelle chez les membres des Premières nations, ces derniers éprouvent une certaine méfiance à l'égard des étrangers à qui ils doivent transmettre des informations considérées comme sacrées.
- Il est important de communiquer dans une langue qui soit comprise par tous les participants, particulièrement durant l'évaluation du programme.
- Les évaluateurs doivent être conscients des problèmes auxquels ils peuvent se heurter au cours des évaluations de projets pilotes visant les Autochtones, car les informations sur les jeunes ne sont pas toujours enregistrées ni consignés de façon systématique.
- Les évaluateurs doivent être sensibilisés aux normes culturelles avant la mise en œuvre du projet, particulièrement lorsqu'il y a une composante culturelle au programme.
Vers la fin du projet, la collectivité de Battlefords a mis sur pied une nouvelle initiative de coordination avec les organismes jeunesse, Promoting Youth Success: A Comprehensive Strategy Designed to Promote a Safer Community by Reducing Youth Crime. Cette initiative illustre bien que le projet visant la justice réparatrice pour les jeunes des Premières nations a été bien reçu par la collectivité.
Conclusion
Malgré les difficultés d'établir l'impact du projet, l'expérience d'une approche fondée sur la justice réparatrice semble avoir été positive pour les jeunes qui y ont participé. Dans les deux collectivités, il ressort comme impression générale que ce projet axé sur la culture a été bénéfique pour les enfants et les jeunes.
Les jeunes des Premières nations participent et s'impliquent dans les activités culturelles et spirituelles et apprennent les enseignements traditionnels, avec l'aide des Aînés et au moyen de programmes, qui respectent leur culture et les principes de justice réparatrice pour gérer les conflits.
Pour obtenir de plus amples renseignements ou un exemplaire du rapport final d'évaluation, veuillez communiquer avec le Centre national de prévention du crime au 800-830-3118.
Vous pouvez également consulter le site Web (en anglais) de la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan.
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